Témoignages pour le poil et contre l'épilation : paroles de femmes

Voici les témoignages de femmes reçus à propos de notre évènement annuel : l'été sans épilation.
Les témoignages des hommes sur le poil féminin sont dans cette autre page.

(Les passages en gras sont soulignés par nous.)

1/1. Le témoignage de Cécile

(reçu par courriel le 23 mai 2005)

J'ai lu avec intérêt votre page sur le non sens qu'est l'épilation, dont je pratique l'abstention depuis quelques temps déjà... Je trouve intéressante votre analyse politique et ce que vous défendez. j'aimerais réagir sur deux ou trois petites choses :

La première, c'est que les hommes réagissent en général très bien à un corps féminin non épilé. Je pense que les hommes, qui ont souvent légèrement moins souffert que les femmes de la répression sexuelle (en tous cas, ceux dont j'ai croisé le chemin), savent écouter leurs désirs et entendre leur corps qui leur dit qu'un corps féminin non épilé est très sensuel. En revanche je trouve le regard des femmes beaucoup plus blessant, et parmi mes amis, c'est les femmes seulement qui n'arrivent pas à comprendre qu'on puisse ne pas s'épiler. Il y a un long travail de décolonisation des esprits à faire...

La seconde chose, et pour compléter votre galerie photo, est que j'ai eu le plaisir de voir l'exposition des croquis érotiques de Klimt au musée Maillol, et, oui, toutes les femmes dont on voit les aisselles sont parées d'une merveilleuse et délicate toison. et croyez-moi,  les croquis sont très fins et sensuels, et on est loin de l'image de la femme moche, mi-femme mi-singe, qui pue qui pète que le merchandizing de l'épilation a associé à la "femme-qui-ne-s'épile-pas".

Une dernière chose concerne le sang menstruel, qui me semble être un autre élément de la soumission de la femme "moderne" au système commercial puisque aujourd'hui encore, elle reste persuadée que son sang est "impur" et qu'il faut utiliser des tampons bien blancs (bourrés de chlore et de dioxines) ou des serviettes hygiéniques parfumées (une catastrophe environnementale) pour recueillir le précieux fluide. Dans les rayons des supermarchés, ou règne l'illusion du choix, aucune alternative écologique n'est proposée. Pas de keeper (ou diva cup), ni d'éponges naturelles ni de serviettes jetables. Comme si les femmes avaient commencé à être propres en même temps que la naissance de M. Tampax. Beaucoup de choses pourraient être dites sur justement cette notion de "propreté", qui justifie qu'on salisse les mers et les montagnes pour éviter d'entrer en contact avec... son propre sang.

Merci encore pour votre page, c'est bien de sentir qu'on n'est pas la(le) seul(e) a arborer fièrement ses poils contre vents et marrées.

2/2. Le témoignage de Irène, 35 ans, de Lausanne

(reçu par courriel le 17 juin 2005)

Je suis très contente de lire votre appel et de retrouver certaines des raisons pour lesquelles je ne m'épile pas (et c'est sûr qu'on se sent seule dans nos contrées).

[...] beaucoup des arguments (écologiques, et ceux de la pression sociale notamment) sont tout à fait transposables à la question des poils des jambes... C'est peut-être encore plus dur à assumer, et encore davantage considéré comme inesthétique.

3/3. Le témoignage de Marie

(posté en réaction à notre communiqué sur bellaciao.org le 20 juin 2005)

Ces poils ! La géographie féminine de la pilosité autorisée est bien étrange...
Le cheveu, qui après tout est aussi du poil, est emblème de féminité, et a droit à l'abondance.
Le sourcil évoque la virilité, et devra être fortement restreint par une fort douloureuse ablation.
Le cil est de nouveau un poil de bon aloi, qui non seulement peut mais doit foisonner autour des yeux féminins.
Ne parlons pas de moustache ou de barbe, nous n'y aurons droit qu'après la ménopause, qui pourrait espérons-le être également une épilo-pause. Mais j'en doute.
Descendons. Les aisselles ont été traitées par l'article. Pas de "pue la sueur" chez les femmes, c'est réservé au mâle docker.
Plus bas encore, le pubis a droit à un traitement assez variable. Néanmoins la luxuriance est souvent appréciée, même si le look femme nubile en fait frissonner plus d’un.
Finissons sur les jambes, que ne doit déparer aucun duvet.

Ou se niche le choix personnel dans tout ça ? C'est une sorte de terrorisme qui s'attaque au territoire corporel féminin, obligeant à suivre les consignes de marketing, sous peine de passer pour sale.
Je sais, je l'ai expérimenté ; arrivant non épilée dans le sud de la France, j'ai eu droit à de nombreuses remarques (après tout, si ton mec le supporte...). Au début, je m'étonnais de voir ces jambes de poulet plumé, et à force, ce sont mes jambes qui m'ont insupportée. De plus, travailler non épilée dans un hosto, c'est carrément pas possible...
Signé : Marie, une victime du terrorisme anti-poil

4/4. Le témoignage de Loulie, 50 ans, du Canada

(posté sur le forum "le bien-être au quotidien" de onpeutlefaire.com le 22 Juin 2005
on peut y suivre un fil de discussion dans le sujet "Arrêter de s'épiler")

Moi, je me suis teint le cheveux une seule fois, pour savoir, il y a 4 ans... j'en ai 50... et j'ai pas aimé ça! Ça brûle, ça pique et ça pue!
Mais ça m'a fait comprendre le côté ludique de la chose, j'ai apprécié voir ma tête autrement pour quelques mois... et je suis revenue au naturel, avec plaisir, avec mes cheveux gris qui me rappellent que même si je ne sens pas mon âge, je l'ai, et le vécu avec... C'est moi et pas quelqu'un d'autre. Et c'est moi et pas quelqu'un d'autre que les gens rencontrent... ou évitent... comme ça, pas d'erreur!

Mes cheveux, longs et fournis, sont aussi souples qu'à 20 ans, ils ne sont pas cassants ni fourchus, il ont des reflets qui appartiennent à tous les cheveux sains, et je m'abstiens aussi de contribuer à l'industrie des cosmétiques, biens artificiels nuisibles, polluants, et tests sur les animaux, ... à 50 ans, ça me fait un look d'enfer... et d'ailleurs il paraît que j'ai l'air d'avoir 40 ans...

L'épilation aussi, j'ai pratiqué avec modération. Je me suis adaptée pendant un court laps de temps à un milieu professionnel. Je supervisais des chantiers en aménagements paysagers, alors, si en plus d'être une femme, j'avais été une femme poilue... c'était déjà assez difficile comme ça... seulement l'été, l'épilais jambes et aisselles, avec les étés courts qu'on a par ici, ça me suffisait!

Il y a des hommes, des hommes intéressants, qui savent reconnaître une femme qui respecte le corps que Mère Nature lui a prêté... et croyez-moi, le sexe n'y perd rien !
[...]
Personne n'a encore parlé des poils sur les seins? Alors je vais le faire. Sujet tabou ou bien est-ce que ça existe seulement au Québec ? Personnellement, je peux pas m'empêcher de voir l'enlèvement de ces poils, laser, ou pinces à épiler, peu importe, comme une espèce d'auto-mutilation. Brrr! Ça me donne des frissons dans le dos.
... S'il y a un problème avec ça, il est dans la tête de la fille ou du gars et mis en présence de l'évidence, dans le feu de l'action!!! on s'arrête pas à ces détails. J'ai connu plus de femmes que d'hommes qui avaient un problème, ou un complexe avec ça. En tout cas, ceux qui s'y arrêtent, c'est bien dommage pour eux... c'est comme refuser le plat principal parce que le napperon est pas de la bonne couleur!!!

Les femmes se sont épilées depuis la nuit des temps... il est grand temps qu'elles en sortent! à la lumière les filles, parce que c'est dans la tête et dans l'esprit que ça libère... les pub et slogans en vogue, à l'américaine, et je suppose que l'on vous en sert des pareils en France, c'est du genre "rehaussez votre nature"..."devenez celle que vous êtes"... "soyez encore plus naturelle"... sans autre commentaire de ma part!

5/6. Le témoignage de Odile, 39 ans, de Rouen

(reçu par courriel le 24 juin 2005)

J'ai 39 ans, je ne me suis jamais épilée sous les bras, tout simplement parce que je tiens à mes poils (au moment de la puberté, j'en surveillais la pousse avec autant d'impatience que celle de mes seins). Seulement depuis quelques années, la pratique de l'ESB [Epilation Sous les Bras, NDLR] s'est généralisée. Il y a bien longtemps que je n'ai pas vu une femme de moins de 50 ans non épilée. (Le moteur de cette généralisation ? la pub évidemment.) Du coup, ce que je considérais comme un choix personnel sans enjeu particulier a perdu son caractère anodin : impossible aujourd'hui d'ignorer le regard de l'autre (surtout des femmes, d'ailleurs, comme Cécile l'a souligné). Bref, une aisselle féminine non épilée relève aujourd'hui de la déviance. Et ce qu'on éprouve spontanément quand on se sent déviant, c'est une sorte de honte ; alors on évite les débardeurs, par exemple. Le plus facile, c'est encore de s'épiler, en considérant qu'en fin de compte, ça n'a pas d'importance. Mais je n'ai pas pu accepter cela. Du coup, cette norme m'est apparue comme une limitation inacceptable de ma liberté ; et me mettre en débardeur est  devenu un acte politique, un acte militant. De toutes façons, les femmes n'ont pas le choix : on remarque les aisselles non épilées, et on en infère inévitablement un certain nombre de choses sur leur propriétaire : elle se néglige, ou : elle n'est pas au courant de ce qui se fait. L'affichage militant de ses aisselles permet de court-circuiter ces attributions spontanées : il faut montrer que la non épilation est un acte délibéré. Ne pas s'épiler, c'est inévitablement refuser de s'épiler, à défaut de quoi on le vit mal (alors que l'épilation n'est pas vécue comme une acceptation - en fait, une soumission). Le combat contre l'ESB est donc bien un combat politique : il met en évidence le fait que les contraintes normatives générées notamment par la publicité sont des atteintes à la liberté, atteintes qui nous touchent jusque dans notre rapport à notre corps.

6/7. Le témoignage de Anne

(reçu par courriel le 24 juin 2005)

C'est un copain qui m'a envoyé le lien vers votre site parce que je lui ai fait part d'un extrait du spectacle que j'ai monté avec la Compagnie toulousaine les Cyranoïaques.
C'est un spectacle théâtral et musical sur le thème des vacances. Pour cette création , on a brassé pendant des semaines toutes sortes de sources, livres, romans, études, poèmes, chansons, publicités, clichés et points de vue divers.

Évidemment, nous avons été sensibles durant ces recherches à la posture du corps durant ces fameuses "vacances". Et l'épilation, entre autres soucis corporels entièrement formatés par le culturel variant à travers les âges, nous a fourni un beau morceau...
Ainsi, armée de ma guitare et du "Sea, Sex & Sun" de Gainsbourg, je dis un texte sur la dictature actuelle de l'épilation (extrait de l'oeuvre de l'anthropologue Jean-Didier Urbain, qui s'est fait une spécialité de l'observation du phénomène des vacances).

On joue ce spectacle depuis peu, maisje vous témoigne que le public féminin est hilare, voire reconnaissant de pouvoir entendre de tels propos et de pouvoir en rire.

Si ça vous intéresse, on passe au Festival Off d'Avignon cette année...
VACANCES - Cie Les Cyranoïaques
du 8 au 27 juillet 2005 tous les jours à 14 h, Théâtre de la Condition des Soies, (près de la Place des Carmes, voir le catalogue du Off)

Anne
(femme qui s'épile parce qu'elle trouve ça plus joli, mais entièrement d'accord avec vous malgré tout ! L'humain, y compris féminin, restant fort complexe et contradictoire !)

7/9. Le témoignage de Mag

(posté en réaction à notre communiqué sur Indymedia Marseille le 24 juin 2005)

enfin en France!
enfin une journée contre l'épilation! et en France!
en Suède les filles de tous les ages sont très très nombreuses a ne pas s'épiler, et les garçons ne s'en plaignent pas du tout. ils trouvent cela totalement normal et naturel. je n'ai jamais été une pointilleuse du poil, et depuis quelques mois même je m'affirme comme naturelle, je ne m'épile plus, et cela n'a gêné aucun de mes amants!!
alors les filles jetez vos rasoirs, n'ayez pas honte, en plus j'économise de l'argent et je ne perds plus ce temps fou à m'épiler. je transpire beaucoup moins, et la peau de mes jambes est bien moins sèche!! bref c'est tout bénéf'.

8/10. Le témoignage de Jn

(reçu par courriel le 19 juillet 2005)

Pour votre galerie des anonymes, me voici lors d'un déménagement (voir la photo anonyme 9).
J'ai "la chance", dans le contexte sociétal  dans lequel nous vivons d'être peu "poilue", donc pas vraiment de soucis aux jambes ...En ce qui concerne les aines, ce souci ne se pose qu'en maillot de bain, je vous conseille par expérience le "naturisme" qui outre vous ôter tout souci de ce côté là, est une expérience à ne pas ignorer. Quant à ma pilosité
axillaire, bien entretenue (comme les cheveux d'ailleurs), personne n'en a jamais paru choqué....Je ne suis donc pas militante (encore que...), mais pratique avant tout : l'épilation du maillot est une corvée douloureuse sur le moment, irritante à la longue, preneuse de temps, trop répétitive, et onéreuse. Il est pourtant vrai qu'il est impossible de porter un string de bain avec des "moustaches de colonel", donc comme je l'ai écrit plus haut j'ai contourné le problème par la nudité au bain... Et en plus pas de maillot qui colle ! J'avoue tailler parfois mes aisselles sans jamais les raser (ça repousse tout le temps !), mais n'en fais-je pas autant de mes cheveux ? Et puis savez-vous chères consoeurs que beaucoup de messieurs n'ont jamais aimé jouer à la poupée ?

9/11. Le témoignage de Nathalie, 40 ans, de Paris

(reçu par courriel le 02 septembre 2005)

[...] Vous parlez de résister à la mode, à l'image de femmes imposée par les magazines, là je peux vous suivre, mais vous ne parlez pas des moustaches de femmes par exemple, et des mentons poilus, ( même si dans les témoignages certaines y font référence) qui sont (dixit) toléré chez la vieille femme n'ayant plus « d'utilité » puisqu'elle ne séduit ni n'enfante plus. Les poils ne sont que l'arbre qui cache la forêt, malheureusement. Les tabous sexuels existent encore bel et bien et il n'est pas si facile de les combattre et de les contrer, ce seront encore les femmes qui en souffriront [...].
Vouloir éduquer pour résister aux stéréotypes oui, mais encore faut-il le faire intelligemment. Parce qu'il n'est pas si évident de résister aux contraintes de l'apparence, surtout pour les femmes, auxquelles la société impose de n'être surtout pas des hommes. Quant à moi, j'ai de la chance ceux qui m'aiment, mon mari, mes enfants, mes amis m'aiment avec ou sans mes poils, selon mon envie, et le temps que j'ai à consacrer à mon physique. (pas beaucoup.) Alors avec poil ou à poil ?

10/12. Le témoignage de Sophie, 21 ans

(reçu par courriel le 09 septembre 2005)

L'épilation commet des dégâts irréversibles. J'ai 21 ans et je me sens déjà comme une ancienne combattante. Mon corps est foutu. J'ai honte du mal que je me suis causé. Je suis d'accord avec votre interprétation: l'épilation est une amputation car c'est ainsi que je le ressentais déjà avant de voir votre site. En effet, on se coupe les poils: nous viendrait-il à l'idée de se couper les bras?Je me sens mal. Je frôle le suicide. Existe-il des moyens naturels pour "réparer" les dégâts de l'épilation et des décolorations à la crème Andina ou tout du moins pour les atténuer? J'ai l'impression d'être aliénée par un problème sans importance (rien que des petits poils, dans le fond) mais la femme doit toujours se confronter à des problèmes de ce genre. Il y a aussi une aliénation de son propre regard par la tension médiatique et je ne me pardonnerai jamais d'y avoir cédé à un moment donné. Ce qu'on fait ou pas dans la vie dépend souvent du hasard. Il aurait fallu peu de chose pour que je ne commence pas. Mais j'ai toujours été seule face au tabou et à la pression médiatique. J'ai quand même été stupide. Certains hommes ont beau dire qu'ils acceptent les femmes comme elles sont, ils ne font rien pour nous mettre à l'aise ou bien d'autres nous détruisent complètement. Pourquoi ne pas s'adresser aussi aux hommes dans les tracts que vous avez fait.
J'ai hâte de me libérer pour commencer (ou recommencer) à vivre, mais sans savoir si je réussirai. Je vais diffuser vos tracts dans mon quartier.

11/14. Le témoignage de Zoé

(reçu par courriel le 24 octobre 2005)

Ça fait maintenant quelques temps que je pense à ne plus m'épiler (auparavant je m'épilais sans y penser (au rasoir en plus)). Je n'ai toujours pas oser franchir le pas mais je trouve de moins en moins de raisons de le faire. Si ce n'est la pression sociale (je sais ce n'est pas une bonne raison!) Je ne m'épile qu'à certaines occasions (quand je vais à la piscine et l'été avec plus ou moins de régularité) Mes ami(e)s savent que je suis plutôt hostile à ce type de pratique, cela les fait plutôt rire et ils me prennent pour une originale, certaines réagissent même avec condescendance. D'autre sont écoeurées...
Ne pas s'épiler est devenu une lutte et elle est d'autant plus dure à mener qu'elle se fait en désaccord avec ses proches. Il m'est d'ailleurs arrivée une anecdote lors d'une soirée qui mérite d'être raconté. J'étais assise sur un canapé avec des amis et qqn a remarqué que je portais de très grandes chaussettes (elles vont jusqu'aux genoux), je réponds que c'est très pratique contre le froid et qu'en plus cela cache mes poils... Peu après (d'autres personnes étaient arrivées entre temps), nous commençons à jouer à élixir: c'est un jeu de rôle qui consiste à lancer des sorts aux autres. Qqn me jette un sort me demandant d'enlever un habit élégamment (ma chaussette, bien sûr!), tout ceux qui étaient au courant se mettent à rire, moi j'hésite, il y a des personnes qui ne me connaissent pas... Finalement j'explique mon cas, un gars pousse un "beurkkk" horrifié en s'éloignant de moi. Je finis par enlever ma chaussette discrètement et non élégamment comme demandé et tout le monde (moi compris) passent à autre chose, rassuré de n'avoir rien eu de tel à voir!
Tout ça pour dire que nous sommes complètement soumis à cette pratique barbare et inutile qu'est l'épilation et qu'il est très difficile (à moins d'une grande confiance en soi) de résister. Pour ma part, je ne sais pas si j'arriverai à résister...
Voilà, je voulais juste donner mon avis et vous féliciter pour votre résistance.

12/16. Le témoignage de Sophie

(reçu par courriel le 19 novembre 2005)

Epilation et féminisme

Je viens de voir les témoignages contre l'épilation. Je suis contente que je ne suis pas la seule ! Pas mal boycotte cet idée issue du marketing. Effectivement, on ne vera jamais sur une affiche publicitaire ou à la TV une femme qui ose ne pas s'épiler. Pourtant, c'est la nature. Pourtant, beacoup de femmes réagissent par le dégout lorsqu'elles savent qu'une femme ne s'épile pas. Et pourquoi pas ? Beacoup d'homme d'ailleurs préferent le naturel. En ce qui me concerne, mon mec me préfère nature et j'en suis bien contente. D'ailleurs je crois que je ne pourrais pas vivre avec quelqu'un qui m'impose ca. D'ailleurs, je remarque que peu d'hommes imposent à la femme de s'épiler. C'est bien souvent la femme qui s'épile d'elle meme.

C'est pareil pour les taches ménagères... C'est bien souvent la femme qui s'impose dans la cuisine, et dans les taches ménagères, sans meme que le conjoint le demande. tout se joue au début d'une relation, et les habitudes s'instaurent vite. C'est normal. C'est pourquoi, il ne faut pas se sentir obliger de faire telle ou telle tache parce que l'on pense que c'est à nous de le faire ! Et pourquoi ca serait à nous ? Bref, chez moi, c'est l'égalité totale. Et si après les femmes se plaigent, elles ont raison, mais elle aurait jamais dûes s'imposer dans telles corvées au début. Je ne vais tout de meme pas leur reprocher ca, mais qu'elle le sache à l'avenir. J'ai lu le livre de Elena gianini Belotti "Du coté des petites filles", livres très intéressant, expliquant que le sexisme est dû à la façon qu'une mere éduque ca fille. Elle lui transmet le sentiment d'infériorité des les premières phases de l'éducation. Et de la part l'acceptation de la soumission de la femme. Elle se sent obligée de faire la cuisine et les taches ménagères étant adultes puisqu'elle a joué à la dinette quand elle était petite. Elle aime meme ca à force. Moi, j'aime pas ca et je trouve que les taches de la maison doivent etre effectuées par les résidents. Quoi de plus normal? Tout le monde salit, donc tout le monde lave.

En ce qui concerne l'épilation, j'ai toujours été naturel et je le reste. Cependant je succombe à la pression sociale de temps en temps, lorsque les vetements me l'imposent. Mais je ne le fais pas tout le temps. Cet été, je l'ai passé loin de chez moi, chez des amis. Je voulais acheter quelque chose pour m'épiler, mais je ne trouvais pas dans les magasins. Je suis donc resté naturelle, c'est à dire non épilée, alors que je portais des jupes. Parfois, les amis regardais discrètement mes jambes, un peu surpris. Mais rien, aucun commentaires. et heureusement ! Y'avait pas intéret !

Un jour, j'étais sur la plage avec mon frere, et il m'a dit tu pense pas à t'épiler? Et moi j'ai dit je le ferais quand tu le feras ! C'est vrai, mince ! Et une fois, lorsque j'avais une douzaine d'années, une copine m'a dit, "ta mère n'a jamais pensé à s'épiler ?" elle était en jupe et à travers ses colants, effectivement la pilosité se voyait abondamment. Et moi, j'étais sidérée. Comme elle ose ! Aujourd'hui, je suis toujours en contact avec cette copine, elle est en 5e année de médecine. (Je me sens obligée de le dire car tout le monde sait que ce n'est pas la meme chose quand ca vient d'une médecin que d'une caissière. Malheureusement, c'est la société qui l'impose).
Tout ca pour dire que l'épilation, ca doit etre qu'occasionnel et il ne faut aucunement se sentir obligée de faire quoi que ce soit les filles !

PS : Attention aux débuts dans vos relations de couple ! Tout se joue là !

13/17. Le témoignage de Sandie, 25 ans, de Lille

(reçu par courriel le 25 juin 2006)

parlons poils,
il y a 3 jours je me suis épilée : sous les bras, pour voir... aïe et souffrance, je ne me suis plus sentie moi même, c'est horrible, vivement que ça repousse. J'aime ma touffe charmante en débardeur, maillot de bain et à poil. Pas une militante du poil mais je trouve ça bien plus joli et sain.

14/18. Le témoignage de Olivia

(reçu par courriel le 08 octobre 2006)

En Afrique on ne s'épile pas. Personne ne se soucie de ces détails. Mais quand je suis arrivée en France, les regards condescendants appuyés méprisants m'ont vite fait prendre un rasoir. Aujourd'hui j'ai l'air d'un poulet mal déplumé, j'ai la peau sèche mais je suis dans une sorte d'engrenage.

15/20. Le témoignage de tite_Lau

(posté sur le forum "le bien-être au quotidien" de onpeutlefaire.com le 22 décembre 2006
on peut y suivre un fil de discussion dans le sujet "Arrêter de s'épiler")

Je l'avoue, je m'épile juste par pression sociale également... Vous ne pouvez pas imaginer à quel point ça me gonfle d'être obligé de faire la chasse aux poils... car plus je les enlève, plus y en a !
Surtout que j'ai un côté espagnol assez développé..

Par contre je n'ai pratiquement rien (léger) sur les aisselles.. mais je me rappelle une fois, je devais avoir 14-15 ans, j'avais tout juste un poil et ma soeur m'a fait une remarque très désagréable... no comment ! Et puis j'ai un duvet sur les cuisses que je ne veux pas enlever car sinon ça serait l'enfer ! On m'a déjà fait une remarque désagréable (c'était un gars cette fois, de surcroit très poilu)

A vrai dire ce qui m'énerve c'est pourquoi on doit s'épiler et pas les hommes ? Je trouve leur poils encore plus moches que les notres ! Mais je trouve ça normal comme je le trouverai chez une femme si on m'en empechait pas...

Une fois j'étais au Maroc, les femmes sont voilées et très couverte, et un soir on était au resto, une musulmane s'est baissé et on a vu un peu de poils au bas des jambes, et bien ma soeur, le copain à ma mère et sa fille ont été très choqué "bah on dirait un homme, c'est crade, c'est moche"... j'ai essayé de leur dire que ce qui leur paraissait "anormal" pouvait être "normal" pour cette culture. Je leur ai dit que tout ça n'était qu'un conditionnement culturel.

Par exemple, à Cuba, les filles ne sont pas épilées et sont en jupes, cela avait choqué ma mère et son copain...

Imaginez, peut être qu'ailleurs, voir un homme poilu choquerai autant qu'une femme poilu... mais nous un homme poilu ne nous choque pas... en fait c'est que du conditionnement !

Enfin, j'avoue qu'en été, je continuerai à m'épiler car je n'ai pas envie d'avoir une pression en plus (déjà que je suis végétarienne a tendance vgl, écolo...) Je sais d'avance que je serai très dénigré, même de la part de mes proches... (déjà que mon père m'a dit que ça l'étonnerait pas si j'étais lesbienne tout ça parce que je lui ai dit que je ne supportait pas le sexisme)

16/21. Le témoignage de Catherine, 24 ans, de Montréal (Québec)

(reçu par courriel le 27 décembre 2006)

Je suis une femme de 24 ans, brune avec une pilosité normale, qui paraît abondante si on compare avec les autres femmes actuellement qui s'épilent. Je me suis épilée une fois les jambes dans ma vie, à 17 ans, avec un arracheur de poil électrique, pour voir ce qu'était l'épilation, et pour que les autres arrêtent de me dire que je ne connaîtrais jamais : le bonheur d'être épilé! 

En fait je ne vois pas le bonheur vu que les gens qui m'appréciaient avec mon poil n'étaient pas contents de me voir épilée (de me voir renoncer à mes convictions) et que la masse des gens superficiels ne m'intéresse pas. Bon, c'est vrai qu'ils vous regardent de travers dans la rue et que c'est blessant. Surtout quand on se voit comme une sauvegarde de ce qu'est la féminité.

À voir toutes ces femmes qui se maquillent, qui s'épilent, qui se font des traitements au laser, à l'électrolyse, je suis plutôt peiné. Peiné de les entendre me trouver courageuse mais faire l'inverse de moi. En vérité, on est seule lorsque l'on ne s'épile pas parce qu'on choisit de ne pas se conformer au mode de vie occidental. Mais on est pas les seules à être seules car il y a aussi le racisme, le sexisme, l'homophobie mais le fait d'être rejetée parce qu'on ne s'épile pas est considéré beaucoup moins grave même si on est exclu par encore plus de monde en réalité.
Les gens considère que c'est une exclusion volontaire. Si on veut être avec les autres, il suffit de se conformer! Je ne cherche même plus la compréhension, je profite juste de ma liberté en ne m'épilant pas.
On peut dire que la question de l'épilation n'en est pas une de vie ou de mort mais c'en est une d'exclusion sociale et de violence.

J'ai vécu tant d'anecdotes que je ne saurais laquelle partager avec vous.
Le concept général c'est que je refuse de me laisser contrôler pas les autres et leurs idées restreintes. Aucune femme n'est obligé de s'épiler. Bien sûr les autres essaient de vous le faire croire mais ce n'est pas vrai, résistez.
Ma mère un jour m'a coupé le poil en dessous des bras de force, j'avais 12 ans. Une autre mère, ailleurs, était probablement en train d'exciser sa fille au même moment. Les adultes ne sont pas plus sain d'esprit parce qu'ils ont vécu plus longtemps. Ils ont été obligé de bien des choses par les adultes et en ont sur le coeur, surtout les femmes. 

J'ai toujours porté des culottes courtes et des chandails pas de manches, même à l'école secondaire en éducation physique. Donc, je me suis toujours fait regarder croche et encore aujourd'hui, même par ma mère!
Je remarque les femmes qui sont systématiquement rasés dans les films. J'aime tout de même le cinéma mais je ne m'identifie pas. Je suis moi. Par chance que j'ai trouvé quelques hommes dans ma vie qui m'ont aimé avec mes poils. L'important pour moi est d'être moi-même, quitte à être seule. Mais si avec un comité d'action comme le vôtre on peut faire progresser les mentalités je serai contente d'être moins seule...

(complément reçu par courriel le 21 mars 2007)

[...] j'ai été [...] occupé à participer sur le forum, comme vous m'aviez invité à le faire. J'y ai rencontré des gens qui m'acceptent et qui ont envie de faire valoir des valeurs semblables aux miennes, merci beaucoup d'avoir  créé ce site, il change ma vie (c'est sans exagération).

17/23. Le témoignage de Lucie

(reçu par courriel le 12 mars 2007)

Bonjour et félicitation pour votre prise de position contre l'épilation : il est toujours plus difficile d'aller à contre-courant que de se laisser porter.

Il est souvent dit d'une femme qui ne s'épile pas qu'elle se néglige. Dans mon cas, ce serait plutôt l'inverse, c'est à force d'écouter mon corps, et notamment ma peau, que j'ai cessé de m'épiler les jambes. J'avais remarqué que, quelque soit la méthode d'épilation (rasoir,cire, épilateur électrique, pince à épiler), ma peau n'était jamais lisse, car les irritations, poils incarnés, rougeurs et autre désquamation la rendaient rugueuse. Qui plus est, elle était même beaucoup moins douce au toucher et beaucoup moins jolie à regarder qu'avec des poils naturels. J'ai donc fait preuve de bon sens en arrêtant d'épiler mes mollets.

Pour ce qui est des aisselles, j'ai eu beaucoup moins de mal à laisser mes poils vivre leur vie car je trouve ça très érotique. Qui plus est, j'ai arrêté les déodorants chimiques du commerce (rassurez-vous, j'utilise la pierre d'alun pour empêcher la prolifération bactérienne à l'origine des "mauvaises" odeurs) et je suis ravie que mes aisselles puissent ainsi garder tout leur arôme naturel.

Je ne me fais pas non plus le maillot, mais comme je ne suis pas une fanatique des plages bondées l'été, je n'ai pas de problème. Et si l'envie me venait de revêtir un maillot de bain, je choisirais un shorty plutôt qu'un tanga ou un string et comme ça je serais tranquille, pas avec ma conscience (qui de toute façon est largement en paix en ce qui concerne ma pilosité), mais avec le regard de mes voisins de plage.

J'ai également un léger duvet au dessus de ma lèvre supérieure et je ne le décolore ni ne l'épile (rien que l'idée fait frémir...). Le plus souvent, personne ne me fait de remarque à ce sujet, mais ça arrive... Le reste du temps je suis perçue comme une belle plante très féminine et plutôt sophistiquée (ce qui est un comble pour la minimaliste anti-maquillage, anti-brushing, anti-bijou que je suis). Je pense que l'acceptation de ma féminité et la confiante sérénité qui en découle font beaucoup plus pour imposer aux autres l'impression que je suis sophistiquée, qu'une séance de torture dans une position grotesque chez l'esthéticienne. Comme quoi, il faut assumer ses choix.

Mon seul problème, provient du fait que mon ami serait plutôt anti-poil (pas pour lui, non il tient trop à sa virilité, mais pour moi qui ne correspond pas aux critères de féminité que véhiculent les médias). Quand il m'a demandé de m'épiler les aisselles et que j'ai vivement répondu quelque chose comme "ça va pas la tête" ou "jamais de la vie", j'ai bien vu sa mine déconfite et je continue à la voir assez régulièrement. J'ai du mal à admettre qu'il puisse ne pas m'aimer naturelle et ça me peine beaucoup. Alors quand on dit que la pression vient le plus souvent des femmes, je veux bien le croire, mais dans mon cas, ce sont surtout les hommes et leurs remarques (parfois plus que désobligeantes) qui m'ont le plus blessée.

C'est pourquoi j'apprécie d'autant mieux des romans comme la Quatrième main de John Irving (un américain d'aujourd'hui !) dans lesquels le narrateur trouve charmant la petite moustache de son aimée et se révolte à l'idée qu'on puisse l'épiler à la cire, comme le suggère une de ses collègues. Que Zola ait été pro-poil c'est bien gentil, mais ça n'a pas beaucoup d'influence sur l'homme moderne. Alors merci John Irving et merci à tous les hommes de ce forums qui soutiennent les femmes qui ne veulent pas s'épiler.

18/25. Le témoignage de Louise, 22 ans, des Ardennes

(reçu par courriel le 22 mai 2007)

Je suis tout à fait d'accord avec vous que l'on vit dans un monde ou l'on prône l'hygiène absolument tout ça pour une histoire de fric et pour rentrer dans des
moules. Perso : je me rase les aisselles quand je sais que je serais en débardeur, les jambes idem si je vais a la piscine sinon je me rase pas mais le fait de raser les
jambes néanmoins je me sens contrainte de le faire tout ça parce qu'on vit dans un monde de moules. Par contre le sexe je me le rase pas , je coupe un peu mes poils pour éviter qu'ils se collent entre eux mais c'est tout. De plus ça gratte et comme je suis très fragile au niveau de mon sexe vaut mieux pas.

Si c'était que les poils ! Il n'y a pas que ça : le fait qu'il faut se laver tout les jours sinon on est considéré comme sale est complétement absurde car chaque personne transpire différemment car nous n'avons pas le même corps. Les hommes sentent plus que les femmes, un homme sans poil je trouve pas ça viril du tout. Les
poils surtout pour les hommes qui en ont plus que nous sont très excitant.

19/26. Le témoignage de Isabelle, 37 ans

(reçu par courriel le 25 mai 2007)

C'est avec grand intérêt que j'ai découvert votre site après avoir vu le magazine de la santé sur France 5 ce jour. Il est vrai qu'il est tentant de laisser la nature telle qu'elle est. 
Pourtant, je me permet de faire une remarque sur cet engagement d'"un été sans poil". En effet, il est souvent question des aisselles (comme le montre les photos anonymes sur votre site). Hors, il s'agit d'un endroit du corps qui n'est pas visible à tout moment (épilé ou pas); il faut avoir les bras en l'air pour dévoiler cette zone et cela n'arrive pas fréquemment.

Je voudrais parler de la zone pubienne c'est-à-dire celle qui s'étend sur le haut des cuisses et vers le nombril et parler aussi de la zone présente entre les cuisses et derrière celles-ci. Je suis "malheureusement" (décalage par rapport à la "norme actuelle") plutôt poilue. Je présente une pilosité développée jusqu'au nombril, largement sur l'aine, derrière les cuisses et, je l'avoue, autour des mamelons.
Autant dire que me présenter tel quel en maillot de bain est difficile. Bien que je m'accepte mieux depuis quelques années (j'ai actuellement 37 ans), je ne me vois pas m'exhiber ainsi. Je m'épile donc depuis des années. Rasoir manuel ou électrique pour les demi-jambes et cires tièdes pour le reste du corps pour lequel j'ai investi dans un appareil à cire à domicile depuis des années (le coût étant exorbitant en institut quand on doit y aller aussi régulièrement que moi). Évidemment, en attendant que les poils soient assez long pour la cire (environ 3 à 6 mm), je suis quelque peu hirsute durant quelques jours. Et c'est assez gênant. J'ai beau regarder à la piscine ou sur la plage les rares fois que je m'y rend, je n'ai jamais vu de femmes qui semblent présenter cette même anomalie. En effet, quand on s'épile, cela se voit. La peau est parsemée de petites taches rouges correspondant à l'endroit des poils arrachés. Alors je me sens parfois très seule à vivre cet handicap.
Cela me gênerait moins de me montrer "à poil" si la nature ne m'avait dotée d'un tel système pileux.

Ce serait sympa de votre part de me donner votre avis. Car j'aimerais au fond de moi pouvoir être naturelle avec ma pilosité si je ne me sentais pas aussi isolée.

20/28. Le témoignage de Mélanie, 19ans, de Avignon

(reçu par courriel le 26 août 2007)

Quel plaisir de visiter votre site. J'en crois pas mes yeux de lire tous ces témoignages contre l'épilation, me voila moins seule !!!

Je dois avouer que j'attendais l'arrivée de mes poils avec beaucoup d'impatience. Enfin les voilà. Et pas qu'un peu. Hormis les jambes, cuisses, bras, aisselles et maillot, il y'en a sur les seins, le ventre … Étant brune, je vous laisse imaginer !!!

Oui mais aussitôt il faut les enlever, les cacher. Je me souviens encore dans la cours de récréation, on scruté les jambes, et combien de "bahhh t'as même pas encore tes poils ?" et plus tard "bahhh tu te rase même pas"… j'en revenais pas. Alors bien sûr, on suit la tendance, et on y va à fond avec son p'tit rasoir. Quand c'est fini, j'ai l'impression qu'il me manque un truc mais bon … au moins plus de moqueries. J'en reçois déjà assez à propos de mon physique, mon poids, mes dents… bref !!!

Oui mais voilà, moi je suis une fille de la campagne comme on dit. Je n'aime pas la mode. Non je suis une vrai p'tite écolo et fière de l'être (je fais d'ailleurs mes études dans l'environnement). Malgré tout ce qu'on me reproche, je m'en fiche, j'ai décidé (oui mais c'est dur !!!) de ne plus les écouter et de vivre MA vie !!!

Tout ça pour dire que je suis fière de ne plus m'être rasé les jambes depuis quelques semaines. Concernant le maillot, je ne l'ai jamais fait. Et les aisselles, je suis une personne qui transpire énormément donc pour l'été je me rase. Mais quel plaisir de voir ses jambes poilues !!! Bon maintenant, j'attend de voir les réactions de l'entourage… repas de famille dans pas longtemps alors on verra bien !!!

Merci à toutes et tous pour ce que vous dites. Ça me rassure énormément de savoir que c'est normal de vouloir revenir naturelle. Arrêtons de vouloir se torturer inutilement. J'espère juste trouver un homme qui pensera la même chose que moi.

21/30. Le témoignage de Virginie, 22 ans, de l'Ardèche

(reçu par courriel le 07 novembre 2007)

Mes poils ont toujours été un problème pour moi puisqu' apparament, j'avais déjà du duvet sur les épaules à ma naissance !
On s'est souvent moqué de ma moustache (bien que ça ne soit qu'un duvet) mais j'ai toujours gardé conscience que s'il n'y avait pas eu le regard des autres et donc de la société, j'aurai trouvé ça très beau et tout à fait naturel...

Aujourd'hui j'en ai vraiment ras le bol de m'épiler sans cesse et d'avoir honte de ma nature. Je suis heureuse d'avoir rencontré votre site, j'espère pouvoir y puiser suffisament de force pour trouver le courage de m'affirmer telle que je suis, qu'importe les railleries.
Alors un grand merci pour votre combat, je suis de tout coeur avec vous.

22/35. Le témoignage de Alice

(Un parmi des dizaines que vous pouvez retrouver sur le forum du MIEL. Posté le 17 avril 2008)

J'ai 33 ans. Je suis naturiste depuis 5 ans. Depuis quelques années, mon mari a insisté pour que je laisse mon pubis au naturel. Il a trouvé les arguments pour me convaincre :
- tout d'abord le coté naturel, laisser son corps tel que la nature l'a créé.
- le coté cache sexe. La vulve est cachée, ce qui donne l'impression de ne pas être "exposée" (quand j'ai commencé le naturisme, j'ai eu du mal à être nue devant tous).
- ça plaisait à mon mari
- plus de douleurs d'épilation, plus de prise de tête à savoir si je suis épilée.
- ça ne pique plus mon mari
- le coté sensuel lors des rapports sexuels. Il s'agit de sensations inconnues des épilées, tellement agréables (lors de l'acte avec des déplacements latéraux du compagnon)
Je ne comprends pas comment j'ai pu faire autrement...

23/36. Le témoignage de Isabel, d'origine portugaise

(reçu par courriel le 17 avril 2008)

J'essaye à ma façon d'aider ma fille à accepter son corps. C'est vraiment une très jolie fille, et qui ne souffre pas du tout d'hirsutisme ni de problème hormonal quelconque. Pour la rassurer nous avons fait faire bien sûr tous les examens imaginables. Mais le problème vient de toutes ces histoires qui se racontent en France sur les
"portugaises poilues". Je crois aussi que la présence de la communauté nord africaine, où l'épilation chez les femmes est une tradition, apporte aussi des regards nouveaux des garçons et des filles plus ouverts à la mixité culturelle que les adultes.
Mais ma gamine n'est pas un cas isolé! toutes ses amies, même les plus blondes ont commencé à se raser partout dès l'âge de 10 ou 11 ans.
C'est pour moi une très grande tristesse que de voir ma môme. Cela ne fait que 2 ans qu'elle consent à montrer ses bras !!!
Chaque fois que je le peux j'aborde le problème de la "dictature des anti poils"... d'autant que je travaille et écris souvent sur l'interculturel et la préhension du corps dans l'acceptation de l'altérité.
[...] Le cabinet de kiné où je vais travaille en partenariat avec des dermatos, gynécos et sexologues. Une des pathologies qu'ils soignent est le vaginisme. Ma kiné, m'a dit il y a peu de temps, que quasiment toutes les femmes que le cabinet suit en rééducation contre le vaginisme sont complètement épilées ! Ca fait réfléchir !!!

24/37. Le témoignage de Sophie

(posté le 23 avril 2008 sur le forum Femmes naturelles)

Incroyable!! Ecoutez moi ça :

Je me suis inscrit hier sur un site de chat dans le but de faire un test sur l'appréhension des hommes sur les femmes poilues. J'ai donc indiqué que j'etais poilue dans mon descriptif...
Et là, l'incroyable se passe, j'ai reçu un nombre effarant de messages d'hommes de tout âge me disant qu'ils adorent les poils. J'ai eu droit à des phrases du style : "ah enfin une femme comme toi, marre des sexes épilées", ou "humm j'adoore", "c vrai t'es poilue? génial, je trouve ça super excitant"... Je repondais pas, c'était ingérable de toute façon, mais certains insistaient comme des malades les pauvres rabbit , ils devaient s'imaginer dans leur tête ma belle toison ou les aisselles fournies lol.
Plusieurs femmes naturelles mais homo se sont également interessés à moi pour mes poils, lol, incroyable alors que nous sommes pris pour des crades par la société d'aujourd'hui, enfin c'est ce qu'on veut peut être faire croire.
J'ai ensuite enlevé mon descriptif et changé mon pseudo, et ben j'ai eu beaucoup moins de messages ensuite lol

Y a au moins la moitié des mecs de region parisienne connectés à ce moment qui m'ont dragué, énorme! cheers

25/38. Le témoignage de Abdy, 29 ans, de l'Afrique centrale

(reçu par courriel le 24 avril 2008)

C'est avec beaucoup de plaisir que je suis tombée sur votre site.
En ce qui me concerne, je dois dire que ma pilosité n'a jamais été l'objet de complexe pour moi. Je suis originaire d'un pays de l'Afrique Centrale, où les femmes velues sont plutôt appréciées et filent souvent des complexes à celles qui sont dépourvues de poils. En tout cas, c'est assez courant de voir des femmes arborant sans complexe (voire même fièrement!) leur pilosité.
Personnellement, je n'ai pas une pilositié très "touffue", mais elle est par contre repartie sur au moins les 75% de mon corps. Et je dois même dire que depuis que j'ai eu la "stupide idée" d'enlever au "rasoir" 3 poils qui, à l'âge de 13 ans (j'en ai 29) étaient apparus son mon menton, j'ai maintenant et hélas, plus de 3 poils parsemés au menton et au cou ...
Ceci dit, même si je regrette beaucoup cette inconsciente erreur , j'ai fini par le prendre ainsi. Il m'arrive "très très occasionnellement", d'utiliser une crème dépilatoire pour mon menton et mon cou. Sinon, je n'ai aucune gène à me présenter "telle que je suis physiquement", les 98 autres pour cent de ma vie.
L'intérêt pour les avis d'autres personnes sur ce sujet, m'est recemment venu, car je suis fiancée à un français (qui d'ailleurs m'aime tel que je suis!) et je serai très bientôt appellée à le rejoindre; d'où ma curiosité de savoir comment réagissent "en général" les occidentaux à ce sujet, qui je le répète est complètement BANAL en Afrique.
C'est assez rassurant de voir que les mentalités évoluent et que la TOLERANCE, et LA NATURE reprennent leur ENFIN leur droit ...

26/40. Le témoignage de Anaig, 33 ans, Loire-Atlantique

(reçu par courriel le 29 octobre 2008)

C'est si rare et si rassurant de voir des gens valoriser la pilosité féminine ! Mon seul souvenir de ce genre vient d'un roman russe ("Anna Karénine", je crois) où un personnage disait être attiré par les femmes ayant une légère moustache. Mon mari est neutre de ce côté pour les aisselles et les jambes, mais n'apprécierait pas l'épilation intégrale.
De mon côté, depuis l'adolescence, je me soumets saisonnièrement à ce rite (mollets + aisselles) par souci d'éviter réflexions et regards désagréables que pourtant je méprise. MAIS de moins en moins : je me contente maintenant d'une épilation des jambes au début de l'été (mes poils ne repoussent pas trop vite et pas trop épais et après je n'y fais plus trop attention, surtout quand les jambes ont perdu leur blancheur hivernale) et de l'épilation des aisselles quand je suis en débardeur ou maillot de bain (mais j'attends par fois que les poils fassent 5mm). Je préfère les maillots de bain pas trop échancrés pour de pas avoir à m'épiler de ce côté. Par contre, vis à vis de mon mari, je n'ai aucun complexe, et même en hiver, je fais du sport en short ou à la piscine non épilée .

J'aimerais avoir le courage de ne plus faire du tout d'épilation, et je pense que je vais y venir (je vais essayer de m'abstenir aux beaux jours) car je suis de moins en moins complexée avec l'âge, de plus en plus exaspérée par le marché constitué par tous ces cosmétiques et une féministe convaincue prise en flagrant délit de contradiction. De plus, je veux contribuer à ce que toutes les femmes se libèrent de leurs complexes physiques créés de toutes pièces par les campagnes marketing à but purement lucratif (industrie cosmétique, alimentaire, pharmaceutique, ...). Depuis mes grossesses je ne mets plus de déodorant, plus de parfum, presque plus de crème parfumée pour des raisons écolo + santé perso plus celle de mes enfants (je l'assume aux rares occasions qui se présentent, rougissante, mais ferme, car s'il y a bien un autre sujet tabou, ce sont les odeurs ...). Je ne prends une douche "que" 1 fois tous les 2 jours avec des savons si possible non parfumés.

Allez, courage à nous tous, et assumons le mieux possible : en pratiquant si possible, en parlant sinon (c'est déja mieux que rien : contrebalancer les langues de vipères masculines et féminines, et les silences pesants de ceux qui n'osent pas) ! Et entre nous, c'est tellement plus moche les points rouges ou les poils qui repoussent !

27/41. Le témoignage de Mélissa, 23 ans, de Paris

(reçu par courriel le 17 décembre 2008)

Je suis Mélissa, j'ai 23 ans et je vis à Paris. Je viens vous apporter mon petit témoignage par rapport à l'épilation !

C'est par le biais d'un site sur le végétarisme que je suis tombée sur votre site. Rien à voir donc, mais quand même quelque part en rapport avec une démarche de "pleine conscience".
Après avoir lu votre rubrique sur l'épilation (entre autres), c'était décidé : j'arrêtais de m'épiler ! Même pas dans un but de rebellion contre ces satanées industries cosmétiques de m****, vraiment juste pour moi, pour me retrouver. Mon amoureux m'aime et n'y a trouvé rien à redire!
Je me suis rendue compte que je ne m'étais jamais posé la question auparavant ! Je m'épilais par pure convention sociale. Tout comme je mets des vêtements pour sortir et comme je ne fais pas l'amour en public. Un truc qu'on ne se pose pas la question quoi.
Je me souviens en revanche de la première fois ou je me suis rasée sous les bras (à 14 ans) : j'ai eu l'impression diffuse de m'enlever un bout d'humanité! Et pourtant ça ne faisait pas bien longtemps que j'avais du poil aux aisselles ! Mais les enlever ça m'a troublé.Je ne me suis pas posée plus de questions que ça, puisque l'important c'était d'être comme toutes les autres et qu'on ne me montre pas du doigt sur la plage...mais quand même j'ai senti que c'était la négation de quelque chose. Ca n'a pas été un "plaisir" quoi, mais plus une "rupture".

Par la suite j'ai fréquemment fait des épilations intégrales du pubis pour faire plaisir à mes amoureux (au minimum toujours ticket de métro en tout cas). Ca m'a esthétiquement toujours dérangé (l'épilation intégrale), même si j'avais le plaisir de "faire plaisir" aux garçons que j'appréciais. J'avais l'impression de me faire passer pour une petite fille et que c'était presque malsain. Une impression la encore de négation de mon corps.
Maintenant que je relaisse pousser mes poils, je sens la différence avec une violence incroyable : je ne suis pas une enfant, je ne suis pas un robot, je suis un être humain, une femme. Je me sens épanouie, en accord avec moi-même, de corps et d'esprit.

Ca entre dans un cadre plus large aussi. Depuis quelques mois j'ai pris un peu de poids alors que j'étais "taille mannequin" depuis toujours. Le regard de mon entourage a changé (en mal évidemment, "le bourrelet c'est mal" !) et ça m'a pas mal perturbé; en plus tout simplement du fait de devoir assumer un corps totalement nouveau (comme une seconde puberté quelque part).Mais au final alors que j'avais cru que jamais je ne connaitrais le moindre pec de graisse de ma vie et que je m'en
réjouissais, je me sens mille fois plus sensuelle maintenant. C'est pareil pour mes poils, depuis qu'ils sont de nouveau là, je me sens plus femme, je dirais même FEMELLE. Et j'adore ça renouer avec ma nature animale, naturelle, instinctuelle.

Les corps (certes très jolis aussi) sans forme, sans poil et tout lisse, c'est plus pour moi, ça ne m'intéresse plus de ressembler à une espèce "d'androïde elfe poupée au corps d'éternelle adolescente sans rien qui dépasse".C'est beau oui, c'est délicat, gracieux mais ce n'est pas la seule forme de beauté qui existe. La beauté naturelle, sauvage et sensuelle, la beauté conquérante des hanches rondes et des jambes puissantes, des poils sous les bras dodus et des mollets velus, cette beauté aussi est magnifique. La beauté naturelle est sinonyme de force de vie.
Je suis une FEMME,une HUMAINE et je l'assume ! Je n'essaie plus de faire croire que je suis au delà des réalités biologiques. Quelle est cette manie qu'a l'homme de toujours vouloir se considérer comme "plus " ou "autre" qu'un homme? De se comporter comme si le monde réel, biologique n'avait pas de prise sur lui? C'est d'un pathétique en fait...

Je n'ai pas encore du affronter le regard des autres concernant mes poils, ce sera le cas l'été prochain. Je ne sais pas ce que je dirai aux gens, pour le moment ce qui me vient à l'esprit c'est : "Bah oué en devenant apte à la reproduction j'ai des poils qu'ont poussé, c'est signe de quelque chose de tellement beau d'ailleurs qu'il n'y a aucune raison que je les supprime, tout comme j'ai pris du bidou et des hanches et même de la cellulite aussi pour les mêmes raisons, bah oué je suis une femme, pas une image, pas un objet, pas un fantasme. Je vaux mieux que ça !"

Et si on arrêtait de perdre son temps à nier ce que l'on est, pour avancer dans les domaines qui compte vraiment?

28/42. Le témoignage de Sylvie, de Québec

(reçu par courriel le 21 mars 2009)

Je viens de découvrir votre site grâce à un reportage sur les «étés sans épilation» passé à la radio ce soir au Québec. Quel hasard, j'ai justement épilé une de mes jambes ce matin, pour la première fois depuis septembre. C'est tellement long et douloureux, que je garde l'autre pour demain, à moins que je réussisse à avoir le courage d'assumer ma pilosité ! Le pire c'est que ma jambe non épilée est moins moche à regarder que celle qui l'est ! Elle est douce, lisse et sans rougeurs...

Quand je pense que j'ai refusé de sortir avec un homme il y a quelques années parce qu'il m'avait avoué aimé les poils féminins, je le croyais timbré... Et je lis pleins de témoignage d'hommes sur votre site qui disent exactement la même chose !

Merci !

29/43. Le témoignage de Valérie

(reçu par courriel le 26 mars 2009)

Une amie qui a vécu au Cameroun (il y a environ 20 ans) m'avait raconté que là-bas une femme qui avait du poil sur le torse en était fière et le montrait (dans son décolleté). Ce que j'ai vu par hasard aussi en France chez une femme de ce pays. Je ne sais pas si c'est aujourd'hui encore aussi répandu là-bas.

30/44. Le témoignage de Alice, 24 ans, de Paris

(reçu par courriel le 7 mai 2009)

Adolescente, j'avais honte de mon corps et de ma sexualité. Je m'épilais, je cachais ma poitrine, et pour moi ces deux gestes allaient de pair. A ma grande honte, j'ai fait des remarques à ma mère qui ne s'épilait pas les aiselles. Elle l'a fait, et le résultat ne m'a pas plus. Ce n'était plus ma mère, plus exactement. Elle était rentré dans le moule, mes copines ne se moquaient plus de moi à cause d'elle... Qu'à ça ne tienne, elles ont trouvé d'autres raisons.

J'ai passé un an au Canada anglophone il y a maintenant 4 ans. Là-bas, j'ai appris que le préjugé est que les françaises ne se rasent ni s'épilent, en particulier les aisselles. Un peu comme ici avec les portugaises.
L'hiver étant rude et long, j'ai passé la plupart de l'année bien couverte, et sans un poil en vue (je m'épilais encore à l'époque). Cependant, apprenant que j'étais française, les canadiens me faisaient des remarques... Mais pas celles qu'on pourrait croire !
"J'aimerais tellement pouvoir faire comme vous, les françaises ! Ici on ne peut pas...""C'est tellement bien de rester naturelle, tellement plus joli ! Je te soutiens, surtout ne fais pas comme nous juste parce que tu habites ici !"
... Elles ignoraient que je m'épilais. Mais j'en ai remis en question mes raisons. J'en ai parlé à mon mari, qui à l'époque était mon copain. Il m'a avoué préférer les poils
, mais ne voulant ni me forcer, ni décider à ma place, n'avait rien dit.
J'ai arrêté l'épilation aussitôt. Je me suis sentie plus féminine, plus charnelle, plus vraie. A mon retour en France, j'ai essuyé des regards de nombreuses femmes, des remarques... Aucune venant des hommes.
Lorsque je m'épilais, j'avais toujours gardé le maillot, ainsi que le filet reliant mon pubis à mon nombril. J'avais toujours trouvé ça très esthétique, très sensuel, et tous les hommes que j'ai connu approuvaient. De même pour les rares poils que j'ai sur les seins, que je n'ai jamais touchés.
A présent, je m'aperçois que je retrouve cette beauté et cette sensualité avec tous les poils de mon corps.
J'avoue simplement décolorer ma lèvre supérieure et mon menton, à part en été où les poils blondissent d'eux-mêmes.

Je me suis mariée depuis, et les photos de mon mariage révèlent mes jambes et leur pilosité (mes aiselles sont cachées)... Je n'ai reçu aucun commentaire des invités, amis, famille présents au mariage, ni ce jour-là, ni depuis.

J'aime l'odeur de mes aisselles, et je ne pourrais plus les raser ni les épiler. Mon mari dis d'ailleurs qu'il ne me laisserait pas faire :P
J'ai appris à aimer mon corps et à l'accepter, je n'ai plus l'impression de devoir me changer pour être belle, séduisante et féminine... Je soutiens votre démarche, pour que l'épilation devienne un choix plutôt qu'une obligation sociale.

31/45. Le témoignage de Adrien', 30 ans, de Besançon

(reçu par courriel le 11 juin 2009)

La pression sociale autour de l'épilation m'était connue, mais pas dans ces proportions !
Je m'aperçois rétrospectivement avoir entendu avec incrédulité des filles confier qu'une aventure leur serait "impossible si je ne suis pas épilée". J'avais cru qu'il s'agissait de cas isolés, particulièrement sophistiquées.
Je ne me suis jamais épilée (sauf une fois quand j'avais seize ans) et montre mes poils sans jamais susciter de réprobation ouverte.

Non seulement je ne m'épile pas, mais...

Sang menstruel : j'utilise ce qu'on a toujours sous la main et qu'on peut jeter dans les toilettes : du papier hygiénique. Mes culottes sont souvent pleines de sang, et alors ? Je les rince le soir en les enlevant.

Maquillage et bijoux : je ne porte aucun bijou (sauf à mes oreilles percées qui s'infectaient tout le temps, où j'ai mis de petits anneaux pour avoir la paix) et je ne me maquille pas.

Cosmétiques : les seuls produits que j'utilise pour ma peau et mes poils sont du shampoing et un pain de savon.

Lavage : je me lave et me change une fois par semaine (sauf pour les sous-vêtements) rien de tel qu'un bon bain ! Je ne pue pas et je sais que c'est au bout de dix jours que je pourrais risquer d'avoir des boutons ou des démangeaisons. Par contre si je vais à Paris, je me lave dès mon retour. (mais pas plus souvent pendant mon séjour : ça ne changerait pas grand'chose)

Vêtements : je ne repasse jamais, porte souvent des vêtements usés et c'est seulement pour bosser (dans la vente) que je fais attention à ne pas mettre de vêtements tachés ou troués.

Cheveux : je me les coupe moi-même. Ils sont courts et pourtant j'arrive à les couper même derrière ; sans être habile, il ne m'a fallu que quelques essais pour savoir m'y prendre.

Genre : j'évite les vêtements et chaussures fort malcommodes dits "féminins", et surtout les comportements soumis qu'on m'a inculqués en tant que femme. C'est déjà bien assez de subir le sexisme sans collaborer à son propre asservissement.

Réactions : peut-être que je ne ressens pas de pression particulière sur ma pilosité naturelle parce que c'est un ensemble de comportements qui me sont reprochés, mais je pense aussi qu'arrivé.e à un certain niveau de cohérence et de théorisation, on se fait moins embêter. D'abord ça prend du temps, donc mon entourage s'y est "fait" progressivement (mais pas sans heurt !). Ensuite, si on me critique sur l'un ou l'autre point, je sais quoi répondre et surtout comment interpréter la critique : au lieu de me sentir laide ou stupide, je constate simplement que mon refus de la norme suscite une réaction. Il est devenu difficile de me culpabiliser ou de me dévaloriser depuis que je le prends comme ça !

Mais j'estime qu'il me reste du boulot pour me réapproprier mon corps. .Au lit par exemple, lieu politique par excellence.
Bon courage à tou.te.s !

32/46. Le témoignage de Natacha, 23 ans, de Saint-Péver (22)

(reçu par courriel le 02 octobre 2009)

Je ne me suis jamais épilée, d'une part car je trouvais cette obsession du poil ridicule et d'autre part car je savais qu'une fois qu'on a commencé, on ne peut plus arrêter. Pourtant, récemment, j'ai failli craquer. La perspective d'une sortie à la piscine + un travail dans le monde des esthéticiennes où je bouffe de l'épilation à longueur de journée. Je suis même allée dans un magasin dans l'intention d'acheter le nécessaire. Devant la diversité des produits et, surtout, la contrainte des modes d'emploi (surtout pas plus de 6 min !), j'étais déjà beaucoup moins motivée ! J'ai voulu rechercher sur Internet si c'était vraiment si dramatique de ne pas s'épiler. A survoler les résultats de Google, ça paraissait dramatique. J'ai failli être convaincue que je finirai vieille fille et que je donnerai la nausée à tous ceux qui m'approchent. Et, finalement, à la sixième page (vive la persévérance !), je suis tombée sur votre site. Votre article très complet m'a d'autant plus convaincue que j'étais déjà très branchée anti-consumérisme, liberté et "féminisme". Donc, merci, je vais pouvoir aller à la piscine avec l'esprit tranquille et si ça dérange quelqu'un, je lui répondrai que c'est son problème mais que moi, je suis libre.
Bonne continuation dans votre combat.

33/47. Le témoignage de Ludi, 24 ans, de Suisse

(reçu par courriel le 10 décembre 2009)

J'ai commencé à m'épiler des l'apparition de mes premiers poils.
Cela car je faisais beaucoup de gym et de danse. Dans ses deux disciplines, on te fais vite comprendre que tu dois t'épiler. Et ce n'est pas un choix su tu veux être présentable lors d'un concours ou lors d'un spectacle dans un justaucorps ou un tutu.
La première fois qu'une monitrice m'a demandé de le faire, j'avait 11 ans et elle trouvais que les quelques petits poils de mes aisselles n'étais pas assez beau pour un spectacle de danse qui se donnais le lendemain.
Le soir même, ma maman m'apprenais a me servir d'un rasoir sous la douche.
Les jambes ont vite suivi pour un concourt de gym.
Les poils pubiens sont ceux qui auront le plus résisté, mais quelques années plus tard, lors d'un spectacle ou nous portions un collant blanc, la metteur en scène a prit trois filles a part (dont moi) et nous a fait remarquer que les collant étant légèrement opaque et que nous distinguions clairement nos trois triangles (et comme il ne fallait surtout pas mettre de slip... Hop un petit coup de rasoir)

J'ai donc vécu toute mon adolescence sans le moindre poil (mis a part un petit ticket de métro pour ne pas faire trop fillette) ticket que je rasais quand même pour les spectacles en collant blanc...

Mon mari m'a toujours connue comme ça, et puis un jour je suis tombée enceinte (je n'avais que 20ans) fini la danse et la gym. Je continuais mes épilations par habitudes et pour ne pas choquer mon mari. Mais mon gros ventre rendit la tache plus délicate, cela devenait même acrobatique surtout pour le maillot et les jambes. Un jour ou je faisait des acrobaties dans la salle de bain, mon mari est entré. Je lui ai dit que cela devenait vraiment difficile. Il m'a alors demandé pourquoi je ne laissais pas tomber. Je lui est donc dit que je ne voulais pas lui imposer ça...
A ma grande surprise il m'a dit qu'il n'y avait aucun problème pour lui si je gardais mes poils, qu'il y avait des chose bien plus importante... Comme mon bien être et celui de notre bébé.

Je me suis donc dit que j'allais laisser repousser mes poils pubiens... Après tout si cela ne le dérangeais pas!
Par ailleurs, ils n'ont pas mit très longtemps a repousser (il faut dire que je faisait le maillot au rasoir et que la grossesse faisait pousser mes poil très rapidement).

Ça va paraitre incroyable mais j'ai découvert pour la première fois mes poils pubiens au naturel (enfin avant l'accouchement je ne les voyais pas vraiment) je ne pensais pas que j'en avait autant.

Côté câlins, cela n'a rien changer pour mon mari... Il a continuer les caresses et les cunni. J'ai même l'impression qu'il s'amuse dans mes poils.

Je vais juste préciser que j'ai commencer par laisser repousser mes poils pubiens mais je que je me rasais toujours mes aisselles. Tout comme j'épilais toujours mes jambes.

L'arrivée de bébé a encore chamboulé cela. J'étais claquée et je ne prenais plus le temps de le faire comme il faut. Les poils ont donc gentiment commencer a gagner mes jambes et mes aisselles. Je faisait pourtant attention de vite me raser sous la douche avant des câlins. Mais une fois au deux mon mari m'a surpris au naturel.

Un jour que nous devions aller aux bains thermaux, après avoir enfiler mon maillot j'ai dit a mon mari que je voulais juste raser les aisselles et les poils qui dépassait du maillot. Il m'a dit qu'ils étaient tellement petit qu'ils ne se voyait pas a moins de regarder spécifiquement cela. J'ai donc pour la première fois été en public non épilée.
Quel temps gagné...

Maintenant, je ne m'épile plus que les jambes (j'aime mieux), pour les aisselles, je raccourci les poils pour ne pas avoir une grosse touffe qui pend, mais uniquement des petit poils. Je le fais avec une tondeuse en 5 secondes par aisselle. le pubis je ne le touche pas.

34/48. Le témoignage de Marie, 32 ans

(reçu par courriel le 06 février 2010)

Bonsoir Et MERCI! vraiment merci de tout coeur pour ce site, un concept audacieux, un contenu très riche et surtout un réconfort immense pour une femme de 32 ans que je suis, qui se sent de plus en plus seule, "cernée" littéralement par l'influence de cette "mode" de merde, cette dictature comme vous le dites bien de l'épilation, précisément l'intime intégrale qui me révolte!!

Je suis animatrice de prévention pour le planning familial donc tous les jours je suis confrontée aux mines dégoutées, outrées de ces jeunes conditionnés à mort, et ça me crispe!! mes collègues partagent assez mon point de vue mais sans capter la gravité de cette "mode"! Vous avez raison quand vous dites que c'est un combat féministe et politique! et anti-consumériste/capitaliste quelque part aussi!

Ce qui me fait peur c'est que lesjeunes commencent à entrer dans le mouvement, or elles sont surement contaminées par cette vision hygéniste aliénante!! comment nos messages passeront-ils encore?? la sexualité se dénature de plus en plus , de façon générale avec le porno, c catastrophique et la plupart des adultes sont loin de s'en rendre compte!

Sans parler du côté pédophile de ce fantasme imposé;..ou va-t- on?? personnlemment, je flippe vraiment.

J'ai découvert votre association grâce à l'émission d'hier sur le poil sur France 4, vraiment sympa.
Bonne continuation.

35/49. Le témoignage de Joanna, 18 ans, d'Ile-de-France

(reçu par courriel le 25 février 2010)

J’ai depuis longtemps remarqué le fait que l’épilation était une norme sociale coercitive, et je regrette que l’on n'ait plus le choix de s’épiler ou non, c’est pourquoi votre action me parait nécessaire et pertinente. Néanmoins l’épilation devrait rester un choix et me voila confrontée entre le refus d’obéir à une norme sociale inutile et le refus de m’imposer les représailles de la société. S’épiler n’est pas malsain, ce peut-être même un outil de créativité, c’est l’obligation qui est malsaine. En tout cas, je suis rassurée de voir un groupe organisé refusant cette mode obligatoire qui me semblait unanimement proclamée et me faisait franchement peur !
Joanna, 18 ans, étudiante en sociologie en région parisienne.

36/51. Le témoignage de Céline, 29 ans, de la Vienne (86)

(reçu par courriel le 04 mai 2010)

Bravo pour votre site que je viens à l'instant de découvrir...je n'ai pas encore eu l'occasion de tout parcourir mais je vais m'y afférer les jours qui viennent ; bravo pour votre audace, bien des sujets sont quelque peu tabous, et bravo aussi pour l'intelligence des info et analyses

Je souhaiterais réagir au dossier sur l'épilation...

Oui la jambe lisse est rentrée dans les mœurs et oui implicitement les femmes y sont soumises...

Le poil peut être associé au sale pour certains mais ce n'est pas mon cas ; le poil n est pas sale et si la nature nous en a doté c'est qu'il y a une bonne raison. je le considère plus comme un attribut masculin (mais pas comme un signe de virilité pour autant).

Cependant, j'ai 29 ans et après m'être rasée les jambes quelques temps, je m'épile (cire) depuis plus de 10 ans... J'ai la peau claire je suis très brune et "j'ai le poil dynamique" !

à 14 ans, j'avais les jambes aussi poilues que celles de mon père (qui est très poilu !) et sans exagérer, sans compter les bras, mes poils sur le ventre et un peu sur les seins...
Et à 14 ans il ne m'a pas semblé être influencée par la télé qu'on regardait très peu à la maison ni les magazines que je ne lisais pas...Je me sentais simplement pas féminine, pas fille puis par la suite pas femme. J'étais extrêmement mal dans ma peau, très renfermée, jamais en manches courtes. Ma mère avait des poils sur les bras et les aisselles, mais c'était pour moi une quantité acceptable et "normale"...un peu de poil ne m'aurait pas déranger...
J'ai alors demandé à ma mère (qui se rendait bien compte de mon mal etre) s'il était possible de les enlever, sans rasoir, sachant (par l'intermédiaire de ma mère ) que cela repoussait aussitôt.

Je n avais pas 15 ans lors de ma première épilation et l esthéticienne n'en revenait pas !
Vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point je me suis sentie revivre après cela, à quel point je me suis sentie bien dans mon corps, j en avais même oublier mon gros popotin et ma minuscule poitrine !

Je m'épile aujourd'hui (par moi meme ou en institut) environ 1 fois par mois ; il faut bien que cela repousse avant d'enlever...et parfois je laisse trainer un peu, je ne suis pas non plus une maniaque des poils et mon mari est compréhensif et pas trop exigeant (il préfère quand c'est doux mais accepte largement que je n ai pas envie à certain moment de me faire du mal ! parce que oui ça fait très mal)
En ce qui concerne le maillot, j'épile les contours pour que ce soit net et qu'effectivement rien ne dépasse du maillot ou slip mais refuse d'avoir "un sexe de petite fille" : c'est bien le seul endroit où je souhaite conserver un peu de poil !!

Et je sais que même si la mode du naturel (tous à poils !) revenait, et même si des femmes dans la rue ou des stars arboraient la jambe poilue, comme bien souvent je ne suivrais pas la mode !!

Il y a les diktats des magazines des médias certes mais quelques choix perso sont possibles à conditions d être et en phase et au clair avec ses choix ; de les faire en véritable conscience...il me semble que c est mon cas ; malgré tout je me suis construite en relation avec un environnement familial, social et médiatique et forcément, j en garde des traces au fond de moi, inévitablement !

37/53. Le témoignage de Coline, 14 ans, de l'Oise

(reçu par courriel le 12 août 2010)

Merci, merci, merci, merci pour ce que votre site a fait pour moi.
Je suis archi contre l'épilation, le rasage et autre mutilation de poil.
Etant brune, j'ai un duvet comme tout le monde, sauf qu'il est voyant, j'ai aussi de longs poils sur les bras, que j'adore. Je m'en fout mais combien de fois à l'école, dans la rue des remarques du type :" ho, regarde, elle est moche !", " t'as vu, cette fille c'est un mec !" et la plus marquante de toutes :" salut yéti ! Tu t'es perdu ?"
J'en étais venue à éviter les T-shirt et autres débardeurs, de peur que l'on me remarque.

Au collège, ça a changé. La mentalité des gens est restée la même mais j'arbore fièrement mes bras, jambes et dessous de bras en classe, sans tenir compte des remarques. J'ai des amis qui m'aiment comme je suis : naturelle et franche.
Car je trouve que c'est mentir sur soi que de s'épiler. Ce n'est pas notre vrai corps.

La seule fois où j'ai été contrainte de me raser les dessous de bras, c'était pour un spectacle de danse.
La professeure m'avait ordonnée de le faire, sans quoi je ne participerais pas au spectacle.
Alors, je l'ai fait par respect avec mes coequipières qui avaient besoin de moi dans l'enchainement.

Je pensais recommencer, car "une fois qu'on a commencé... Pourquoi s'arrêter ?" et je suis tombée sur votre site. Une véritable révélation.
Merci encore !

38/56. Le témoignage de Elise, 15 ans, de l'Aube

(reçu par courriel le 16 mai 2011)

Je suis blonde et les poils de mes jambes ne me derangent pas.En revanche,ceux de mes aisselles me posent question : j'apprehende beaucoup l'été qui arrive et la rentrée au lycée l'année prochaine. Je ne souhaite pas m'épiler mais j'ai peur du regard des autres.

Merci pour votre site qui, sans l'avoir effacée, a estompé mon apprehension. C'a m'a vraiment fait du bien (surtout apres avoir lu le message de Coline) !

[Note du MIEL : ces préoccupations et d'appréhensions sont courantes chez les jeunes filles. Certaines s'inscrivent directement sur notre forum, rubrique "Résistance à l'épilation" où elles reçoivent le soutien nécessaire pour surmonter ces difficultés et assumer leur pilosité naturelle.]

39/58. Le témoignage de Cloé, 20 ans

(reçu par courriel le 25 octobre 2011)

Je suis tombée sur votre site il y a quelques temps en faisant des recherches sur la "non-épilation". Bien que je m'épile l'été par peur du regard des autres, j'ai une vision négative de l'épilation et je ne porte aucun mauvais jugement sur les femmes naturelles.

40/59. Le témoignage de Izia, 15 ans

(reçu par courriel le 03 février 2012)

J'ai 15 ans et ras le bol de m'épiler, c' est pourquoi je vous envoie ce dessin inspiré d'une situation vécue il y a peu.
Avec mes remerciements.

(cliquer sur l'image pour l'agrandir)

41/60. Le témoignage de Marie, 51 ans, du Languedoc-Roussillon

(reçu par courriel le 15 juin 2012)

Je viens de lire les divers témoignages d'hommes et de femmes s'exprimant sur la pilosité féminine.
Pas grand chose concernant la moustache, ou encore les poils au menton... ainsi que les femmes qui vieillissent....
J'ai toujours été poilue et j'en ai entendu sur le sujet depuis mon adolescence. J'ai 51 ans, et avec la ménopause je vois se développer ma moustache....
Actuellement, je dois dire que je me sens plutôt mal dans ma peau. J'oscille entre me blinder aux réflexions des autres, à leurs regards (que j'interprète peu-être mal ....), rester cachée chez moi, aller me faire épiler, créer un club de femmes mûres moustachues qui assument (ça va être difficile de trouver des "collègues", d'ailleurs j'en profite pour lancer un appel....!!!!), monter une expo sur ce sujet, écrire un livre...ça tourne pas mal en rond dans ma tête... et je dois dire que je n'ai pas trouvé beaucoup de réconfort en lisant vos témoignages.

42/61. Le témoignage de Tabarnak69, du Québec

(postés les 8 avril, 4 mai et 11 juin 2012 sur son blog tabarnak.iamateurs.com, extraits reproduits avec sa permission)

Une expérience personnelle de l'épilation

Extrait de "Mes poils pubiens" (lire le texte complet)

[...] L’épilation intime peut avoir des conséquences négatives sur la psyché humaine. Le triangle féminin montre qu’une femelle n’est plus une fillette mais qu’elle est une femme. Pis plusieurs études et expériences montrent que les hommes en regardent un vagin poilu deviennent affectueux et leur niveau d’hormone augment. Ils sont donc plus gentils et aussi des meilleurs amants. Donc car les hommes sont plus ou moins contents, il y a moins de stresse dans une société et pour les gouvernements qui doivent toujours se justifier leurs existences. Les fortes toisons féminines doivent partir comme toute chose qui menacent leur pouvoir politique.

[...] Malgré tous les arguments hygiénistes ou de confort buccal de certains, j’ai pris ma décision. A partir d’aujourd’hui je ne me rase plus le sexe.

"le point de vue d’un[e] pornographe" sur l'influence de la pornographie sur l'épilation intégrale

Extrait de "Une histoire de poils pubiens chez les femmes" (lire le texte complet)

[...] Malgré des pensées mal-informées chez les féministes. Il n’y avait aucun rapport avec le fait de prendre des bonnes clichés de la pénétration. Il existe pas mal d’anciens films de cul où les actrices ne se rasaient pas. Et pour moi avec les poils pubiens ou sans, je peux montrer les pénétrations sans aucun problèmes. Le vrai catalyseur de cette mode des sexes lisses est l’Internet.

Il faut comprendre le chemin que le porn moderne a pris. Tout a commencé avec la révolution sexuelle. Le concept de free love, l’acceptation de la nudité récréative, les clubs échangistes, etc. C’était un marché qui avait la faim et il était impossible d’y renoncer. Après dans les années 1980 c’était la révolution vidéo-cassette et encore après dans les années 1990 c’était la révolution légale. Où, la création de vidéos du cul s’est devenue « mainstream » et cette industrie a été inondée par les « Johnny-come-latelies ». Un groupe de bon-à-riens qui pour gagner facilement de l’argent, a réduit la qualité de nos films et surnommé les actrices « cum dumpsters ». Ni des anges ni des moralistes, il y avait même un code d’honneur chez les anciens producteurs et ils ont tous aimés des femmes. (même si peut être c’était mal) Mais cette nouveau gang de malades ne respectaient aucun code.

Mais c’est en 1998 qu’on a entendu le mot « Internet ». Pour les pornographes de la vieille école l’Internet se semblait une autre révolution comme celle des cassettes. Mais pour la nouvelle génération ce n’était qu’un nouveau venu pour gagner à nouveau de l’argent facilement. Le problème c’était que personne ne compris très bien le fonctionnement de cette nouvelle technologie. Ils étaient donc obligés de suivre les consignes d’un autre groupe de bon-à-riens, les webmasters.

[...] En 1998 l’accès Internet n’était qu’au bas-débit et par conséquent le marché n’était pas trop développé. Mais il avait deux types de consommateurs qui s’intéressaient à la pornographie. C’était les jeunes hommes de moins de 16 ans et les pédophiles. Les garçons adolescents manquaient d’expériences sexuelles pour comprendre qu’une femme sexuellement mature a des poils pubiens et les pédophiles ne veulent rien qui puisse révéler une maturité sexuelle. Avec la nouvelle génération de pornographes, le webmaster médiocre et la bêtise d’Internet, le décor était planté.

Face aux demandes pour leur argent le webmestres a du se justifier sa présence. Les adolescents du fait de leur curiosités ont fourni le trafic aux sites. Mais c’étaient les pédophiles qui étaient prêts à y dépenser l’argent. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, ils ont appris que le plus jeune est le regarde d’une femme, plus les pédophiles dépensaient d’argent. C’est ici que la controverse sur le sujet du contenu et la mode de l’épilation intime sont nées.

Le truc s’est devenu de filmer une femme en donnant d’elle une allure d’adolescente ou pire d’une fillette. L’industrie avait pas mal des maquilleuses mais une hardeuse épilée a rendu l’illusion plus complète.

Poil et contrôle social

Extrait de "Une déshumanisation de nous-mêmes" (lire le texte complet)

[...] De cette manière, la diabolisation de la pilosité corporelle est une déshumanisation de nous-mêmes. Les avocats sont rapidement prêts à dire que, comme aujourd’hui, l’épilation corporelle a été pratiquée par beaucoup de cultures et de civilisations dans le passé. Malheureusement, la grande majorité de leurs arguments est avancée sans que le contexte des raisons pour lesquelles l’épilation a été effectuée ne soit déterminé. Un examen très prudent de faits historiques montre bien que la banalisation de nos poils est, à la base, réalisée pour exiger, chez le grand public, la conformité, le contrôle de maniérismes sexuels et pour propager la pornographie du symbolisme du pouvoir et de l’autorité. Tout ceci est en accord avec la tendance actuelle.

Les femmes se rasent les jambes, les aisselles et parties intimes à cause de la pression d’autres femmes qui disent que ne pas se raser rend moins attirante et moins féminine. De plus, une femme que l’on ne trouve pas belle selon les exigences de la croyance populaire n’a aucun droit à une vie sexuelle ou est reléguée à un échantillon de société où les gens sont nommés marginaux et fétichistes. Tout ceci instaure chez les femmes des insécurités extrêmement exploitables pour le bénéfice du marché.

Les hommes comme les femmes sont contrôlés d’une manière similaire ; Un homme aux cheveux longs est exclu de beaucoup de métiers y compris même parfois pour la main-d’œuvre non qualifiée. Aussi, on attend des hommes qu’ils se débarrassent de leur pilosité pour être considérés attirants, ce qui participe à une opacité des genres masculin et féminin.

43/62. Le témoignage de Céline Bara

(reçu par courriel le 2 juillet 2012)

[...] J'ai tourné douze ans pour toutes les productions [de films pornographiques], et dans de nombreux pays, et je peux vous dire que sur un plateau bien souvent les hommes sont bien plus mal traités que les actrices. Ce n'est pas à un femme que l'on demande de bander sur commande durant des heures que je sache. Eux aussi doivent se conformer à des critères esthétiques ridicules. Épilation, UV et autres conneries.

De plus, en ce qui concerne le look totalement ringard et stéréotypé des actrices, la responsabilité en incombe tout autant aux producteurs, qui durant des années ont voulu imposer le rasage intégral, qu'aux femmes qui, dès qu'elles deviennent des porno-stars, essaient de ressembler à la dernière pop-star en vogue. Les Blondasses décolorées, tatouées, percées et bronzées aux UV sont une pure création féminine. Pour notre plus grand malheur.
J'ai assez connu de producteurs et de réalisateurs qui n'en pouvaient plus de voir débarquer ce genre de filles sur leurs tournages. Un réalisateur n'habite pas avec ses actrices, et il ne peut rien faire quand celle ci va se faire décolorer les cheveux chez le coiffeur et se faire torturer chez l'esthéticienne. Ce n'est pas la pornographie qui a soufflé aux femmes à quoi elle devait ressembler mais le raz de marée de magazines féminins, tous plus décérébrés les uns que les autres, qui depuis des décennies déverse sa diarrhée mentale dans le crâne d'un sexe devenue véritablement faible.

[...] J'ai montré qu'on pouvait faire du porno différemment donc tout n'est pas perdu. Mais comme toujours il ne faut pas se tromper de cible. L'industrie du porno comme tout entreprise capitaliste est là pour gagner de l'argent et pour donner aux gens ce qu'ils veulent. Donc, si les mentalités changent, le porno changera. Quand les femmes se décideront, excusez moi de l'expression, à avoir des couilles, peut être pourrons nous faire évoluer les choses.
Je suis totalement solidaire de votre mouvement "l'été sans épilation" encore faudrait il que les femmes suivent. J'ai énormément d'hommes qui me soutiennent sur le sujet de la pilosité, mais en ce qui concerne les femmes j’attends encore le premier frémissement. Peut être attendent elles que ce soit la mode du poil ? Alors dans ce cas, même quand elle se seront laisser pousser la toison, nous aurons encore perdu.

[...] Mettre en avant la pornographie comme vecteur de l'épilation reste à mon avis une grave erreur. [...] le porno ne fait que suivre la mode ! Autrement la pornographie avec des femmes poilues n'est pas une niche. Mais elle l'est dans notre pays ! Dans le reste du monde du Japon en passant par l’Angleterre elle est même plébiscité.

44/63. Le témoignage de Julie, 16 ans, de Rouyn (Québec)

(reçu par courriel le 15 juillet 2012)

J'ai apprécié de lire les témoignages des femmes sur la " campagne " anti-poil , je me rase les aisselles 1 fois au [toutes les] 2 semaines et parfois aux 3 semaines même durant l'été, cela ne me dérange pas. J'ai aussi commencé à raser mes jambes pour la première fois, il y a 1 semaine. Les 5 premiers jours étaient une torture porter des pantalons longs ou aller dans ma piscine, me faisait une sensation de vide sur mes jambes, toute fois, j'aime la douceur de mes jambes et un désavantage on voit toutes mes petits défauts :" marque de mutilation à force de me gratter, piqûres de maringouins qui deviennent des gales et qui saignent quand je met ma crème épilatoire." Mais, la pire chose que j'ai fait c'est de commencer a raser ma région pubienne ( avec un rasoir en plus ! ) en ce moment mon poil repousse et sa me démange énormément, je ne recommencerais plus jamais et si l'homme que j'aime n'aime pas ça, je vais le quitter. (faut pas se casser le bicycle, j'aime pas ça me raser à cet endroit !) En tout cas, voici mon histoire.

45/64. Le témoignage de Pimprenelle, de Belgique

(posté sur le forum simplicité volontaire le 28 août 2012)

Personnellement, ça fait 3 été (je ne m'épilais jamais en hiver) que j'ai arrêté de m'épiler.
C'est parti d'une démarche SV pour supprimer mon épilateur, s'en est suivi une réflexion sur le fait même de s'épiler et
Ce forum : https://www.ecologielibidinale.org/fr/miel-etesansepilation-fr.htm [NDLR : il s'agit de notre page, le forum est à cette adresse : http://ecologielibidinale.les-forums.com]
Et cette page : http://pgriffet.voila.net/
ont achevé de me convaincre.

Je suis une femme adulte et j'ai des poils.

La première année ne fut pas très assumée (j'étais souvent en pantalon et je continuais de me raser les aisselles pour les "occasions").
La deuxième année fut assez "revendicatrice": Si je surprenais un regard insistant sur mes jambes, je provoquais la discussion et j'expliquais ce qui motive mon choix. Je considérais le fait de ne pas s'épiler comme un acte militant, donc je me justifiait en militant.

Mais cette troisième année, j'assume complètement, je mets sur le côté mes revendications, je considère toujours le fait de ne pas s'épiler et de montrer mes poils comme un acte militant, mais je n'éprouve plus le besoin de me justifier, c'est même une certaine fierté qui m’envahit quand je vois des gens regarder discrètement (mais à plusieurs reprises tellement ils n'ont jamais vu ça). Je me sens femme, naturelle, épanouie, belle. Il faut dire que cette année, je mets de belles robes sexy Very Happy , ça aide à se sentir féminine.
Je ne trouve mes poils ni laids, ni beaux, ils sont là, tout simplement.
Quand j'ai un doute, je demande à mon homme de mettre sa jambe à côté de la mienne pour comparer, et je suis vite rassurée, j'ai des jambes de femme!
Je précise aussi qu'il me soutient à 100%

Détails pratiques:
- je peux presque me passer de déo depuis que je laisse mes poils réguler ma transpi
- je n'ai plus d’eczéma sur les jambes
- pour les circonstances importantes, je prévois toujours un gilet pour ne pas choquer (ex: entretien d'embauche), par contre, mes poils de jambes sont 100% assumés et ne se voient de toute façon pas quand on est assis à table en face de quelqu'un.

46/65. Le témoignage de Camille, 30 ans, d'Orléans

(reçu par courriel le 01 septembre 2012)

J'ai bien ri (d'aise et de contentement) en lisant votre site. Les arguments sont pertinents, parfois au bord de la mauvaise foi, mais n'en sont que plus jubilatoires.
Voici mon témoignage ; j'espère qu'il pourra contribuer à l'avancée de votre (mienne ? je n'en suis pas encore à la phase militante) cause:

Je me suis régulièrement débarrassée de mes poils depuis l'adolescence. D'ailleurs je me souviens de la première discussion à ce sujet avec celle qui deviendrai ma plus chère amie. Elle se demandait avec inquiétude si elle devait le faire, et comment.
J'étais une véritable intellectuelle alors (les garçons et les joies physiques ne m'ont intéressée que plus tard) ; j'ai jugé ces questions futiles. C'était au collège.
Un peu plus tard, régulièrement mais pas tout le temps, cette question m'a occupée et préoccupée : je l'ai fait. Essentiellement dû à la pression sociale, mais aussi parce que je trouvai ça plus joli et que j'aimais caresser mes jambes rendues si douces. Sous les bras également.

Puis j'ai cessé dans cet ordre: le pubis (que je me rasais que sur les bords), cela se voit moins (à la piscine je porte un maillot bien couvrant), et surtout, surtout parce que les démangeaisons provoquées par la repousse sont tout à fait intolérables, cela gratte de façon irrépressible, et se gratter à cet endroit en public est bien plus indécent que de conserver ses poils (qui ne seront vus qu'en privé la plupart du temps).
Et puis je trouve laid et repoussant les sexes glabres, j'en ai vu pour la première fois à loisir pas plus tard qu'hier sur des sites pornographiques. Mille fois plus beaux et érotiques sont ces triangulaires fourrures, célébrée par moult poèmes (premiers émois érotiques et interrogations: un poème de Baudelaire, où il est question de deux toisons, la chevelure et... ce qu'à dix ans on trouve obscur).
Puis, un jour que je tentais la dépilation à la cire sur mes innocentes aisselles, juste après l'arrachage - plutôt infructueux - , horreur ! Effroi ! J'ai vu perler une goutte de sang. Je me suis vue dans le miroir tel un monstre. Comment, pourquoi m'infliger cela ? Depuis je les coupe aux ciseaux quand ils sont trop longs à mon goût. Mais je ne les rase jamais : c'est douloureux, ça me fait mal même aux yeux (au cours du rasage, la contorsion est pénible).
Et puis, j'aime mon odeur, bien que suivant mon état de fatigue et de stress, elle puisse être désagréable. J'ai aussi en mémoire une cousine plus âgée, m'emmenant enfant me baigner dans quelque gorge ardéchoise, nue et superbement poilue sous les bras. Je fus frappée par sa beauté et depuis c'est à cela que j'associe la pilosité axillaire.
Pour les jambes, en dernier, par lassitude, par sentiment d'inutilité et fatigue de Sisyphe. Pourquoi s'attaquer à quelque chose qui, quoi que l'on fasse, reviendra ? Il y a déjà la vaisselle... Mes poils ne sont ni très sombres, ni très abondants. Alors, pour le deuxième été consécutif, je n'ai rien fait. Je suis allée à la piscine avec un collègue. Il ne m'a fait aucune remarque. J'ai la chance d'être myope, cela m'isole du regard des autres. Un homme cependant s'est permis une remarque. Un inconnu, dans un train... Je n'ai pas pris la peine de répliquer, de toutes façons, il parlait tant qu'il ne pouvait pas m'écouter.
Je n'ai pas eu non plus à affronter un oncle expert en beauté féminine et en muflerie. Cet été, il n'a pas fait très beau: je suis passée entre les gouttes. Et je me suis sentie bien.

Je comptais ne pas m'étendre trop longuement sur mon cas, et je vois que je me suis laissée emporter... Mille excuses.

47/67. Le témoignage de Zoé, 19 ans, de l'Hérault

(reçu par courriel le 16 décembre 2012)

Je suis féministe étudiante et cela fait bientôt 2 ans que je ne m'épile plus du tout et que tant bien que mal j'assume ma pilosité aux yeux des autres. Je me sentais bien seule et n'avais pas encore songé jusque là à regarder sur internet si d'autres faisaient comme moi. Je suis de l'avis de tout ce que j'ai lu sur votre page "Eté sans épilation" sujet 2012 "Femme-objet", toutes les raisons sociales évoquées rejoignent ma problématique.
Je pense que si l'initiative doit être individuelle et personnelle à la base sur cette question du refus de la "dictature de l'épilation", elle devrait pouvoir être rendue collective au sein d'un mouvement qui faciliterait la démarche de refus - pas évidente a priori ("j'aimerais bien mais je n'ose pas" est bien triste à lire).

48/68. Le témoignage de Manon, 26 ans, de Paris

(reçu par courriel le 30 mars 2013)

J'ai lu avec intérêt les témoignages d'hommes et de femmes sur la pilosité féminine.
Marcel Duchamp (qui n'aimait pas les poils et se rasait intégralement le corps) : "Faut-il mettre la moelle de l'épée dans le poil de l'aimée?"

Personnellement j'ai du plaisir à voir les gens avec leurs poils, femmes ou hommes.
Je ne trouve pas attirant de masquer ses odeurs ; avec les poils c'est un peu la même chose. Je les accepte comme tels et signe de notre animalité, sans réflexion.
Et pour moi ce qui est beau c'est le mouvement. Les poils poussent et repoussent, tombent, changent.
Quand j'étais petite je voyais les poils d'aisselles de ma mère, cela m'a semblé naturel d'en avoir. A l'adolescence lorsque j'ai vu les premiers poils sur mes jambes je les ai enlevés, puis il y en a eu d'autres et je les ai laissés. J'ai vu arriver mes poils pubiens avec quelque trouble mais je ne les ai jamais rasés. Une fois je les ai coupés court, pour voir, pour changer, ça ne m'a pas paru laid. Il m'est arrivé de me couper les cheveux "par deuil", pour marquer un changement dans ma vie. Les poils sous les bras m'ont toujours plu, je trouve cela très sensuel (et ce n'est pas si rare : dans mon entourage il y a au moins quatre jeunes femmes, dont ma soeur, qui les laissent et ne les cachent pas).
Je ne me suis pour ainsi dire jamais rasée mais les poils m'ont dérangée assez longtemps, peut-être comme signe d'un âge adulte avec lequel je ne me sentais pas encore en phase.
Quant au maillot, je n'en porte pas pour me baigner, ce qui annule la question des frontières à araser.

Quelques anecdotes de ma trop maigre expérience :
Une fois j'ai connu un homme qui s'était rasé les poils pubiens, cela m'a fait un peu de peine pour lui , il avait bien cinquante ans et cela m'a paru absurde de s'"amoindrir" ainsi (il faut dire que je n'en ai pas l'habitude, mais c'est donc un a priori que j'ai quant aux poils rasés). Voyant mon étonnement il m'a dit qu'il l'avait fait pour plaire à une femme mais que si je voulais il pourrait les laisser pousser ! Oh là mais, fais pour toi ce qui te plaît !
Une autre fois un homme m'a taquinée : je lui ai dit que j'aimais bien sa barbe, il m'a répondu en montrant mon sexe qu'il aimait bien cette barbe-là. Cette association m'a laissée un peu perplexe (l'analogie entre le visage et le sexe), je n'avais pas envisagé que je pourrais tailler mes poils comme on taille une barbe.
Je ne peux pas apporter tellement plus d'éléments, seulement répéter mon étonnement quand je pense au peu de recul de beaucoup de gens (impression qui se dégage sur internet par exemple lorsqu'on fait une recherche sur les poils...) sur ces questions d'apparaître, à l'énergie et au temps qu'on peut passer à se conformer à des exigences si bien intériorisées sans savoir vraiment si elles nous sont agréables.
Il me semble aussi qu'il y a tout ce que l'on dit et montre... et tout ce que l'on ne dit pas et ne montre pas.

49/69. Le témoignage de Bérénice

(reçu par courriel le 17 mai 2013)

Tout d'abord, merci à votre association pour le travail que vous menez. C'est notamment grâce à votre site que j'ai pris conscience que je pouvais décider d'arrêter de m'épiler. Cela faisait longtemps que je savais, au fond de moi, que ça n'était pas important pour moi, mais... mais... poids de l'habitude, réflexe profondément enraciné, je continuais de me dire "Oh zut, je ne me suis toujours pas épilée, il faut que je le fasse pour mettre ma jupe au boulot demain". Bref, merci, grâce à vous, je me suis défait de cette contrainte stupide.

50/70. Le témoignage de Julie, 21 ans, de Bruxelles

(reçu par courriel le 15 juillet 2013)

Ça a commencé un peu tôt chez moi. Je me souviens que c'était au vestiaire de la piscine, à neuf ans, que j'ai constaté l'arrivée d'un poil unique sur mon pubis de gamine. Je l'ai enlevé parce que je trouvais pas ça homogène. La présence des autres filles me gênait beaucoup déjà en règle générale, car je n'étais pas bien intégrée pour d'autres raisons, et l'épisode de l'habillement collectif avait toujours été pour moi une torture psychologique qui me déprimait. Par la suite évidemment d'autres poils sont arrivés, mais je n'en ai pas vraiment tenu compte. Je devais avoir 11 ans quand tout le bazar, début de poitrine comprise, avait fini de se former. Ma mère, brésilienne immigrée, sortait avec un brésilien ; mon beau-père m'a commenté assez méchamment que j'étais sale parce que je me laissais pousser toute une chevelure sous les bras. J'étais estomaquée de voir qu'au lieu de me défendre, ma mère est revenue avec un rasoir en main et m'a dit de me raser sur-le-champ. Voilà pour la première expérience du feu du rasoir.
Ayant associé dès le premier jour l'oppression familiale à l'épilation, ce n'est que consternée que je me rasais ou m'épilais, sans grande régularité, juste pour éviter qu'on se moque de moi à l'école. Un jour que j'avais un pantalon un peu trop court pour mes chaussures et que je ne m'étais pas épilée (enfin à mes 14 ans j'habitais le plus souvent chez mon père, qui était peiné de voir mon malheur pileux, sans savoir vraiment quoi faire), toute la classe m'a appelé le Yéti, l'araignée, la sorcière, le macaque et d'autres sobriquets que j'ai oubliés maintenant mais qui n'étaient pas fameux. J'ai des jambes assez bien poilues, et il est rigoureusement impossible de faire semblant de rien. En fait, je suis aussi poilue, voire plus, qu'un homme. Il n'est pas possible pour moi de sortir dans la rue en l'état en espérant que personne ne remarque rien.

Enfin bon, puis je suis retournée au Brésil pour voir ma famille dont j'avais réussi à me débarrasser à mes 15 ans, et j'en avais 18. Je m'épilais ou me rasais comme je pouvais, l'épilation à la cire froide étant pour moi une véritable torture et l'esthéticienne coûtant cher : 75 euros pour tout enlever, poil aux fesses compris. Ouais, j'ai le poil au cul et une de mes belles-mères m'a déjà injurié pour ça: "le cul en brosse", je m'en souviens bien. Une esthéticienne m'a déjà humiliée sur la table d'opérations : je lui avais dit que j'avais mal mais que j'essaierais de ne pas crier; quant tout à la fin, j'ai fini par verser une larmichette de douleur (essayer de penser à la cime du Mont Fuji n'avait pas été productif), elle m'a dit: "Ah, vous voyez que je vous ai bien eu!" J'aurais du péter la gueule de cette connasse, pardonnez-moi l'expression. Enfin, pour revenir au Brésil, je m'étais encore retrouvée face à une esthéticienne folle à lier, qui arrachait centimètre carré par centimètre carré, je suis sortie du salon en hurlant et je n'ai pas payé. Je ne suis jamais revenue. Ma mère était un peu scandalisée par la technique, mais voulait que je continue moi-même. Si se promener le poil à l'air en Europe est mal perçu, je n'ose même pas imaginer ce qu'on me ferait au Brésil. J'ai presque peur que les femmes me jettent des pierres. J'ai hésité mais j'ai acheté des bandes de cire froide; horreur. Effectivement, ça repousse moins à ces endroits-là. Mais je n'ai épilé que quelques centimètres carrés avant de me décider, une fois pour toutes, à ne plus le faire. J'ai décidé que plus aucun-e fou/folle furieu-x-se et conformiste ne me ferait souffrir pour des débilités pareilles.

Il y a aussi la question du déodorant. Ma mère essaye de vérifier encore aujourd'hui si je ne pue pas en me reniflant les aisselles. J'ai tôt fait de comprendre que "puer" pour elle signifiait "ne pas sentir le parfum", vision affolante et pathologique de l'être humain. J'aime mon odeur et je ne veux pas la sentir remplacée par le Tahiti à la vanille, même si je m'efforce de ne pas puer pour ne pas mettre les gens mal à l'aise, ce qui est normal. Mais personne à part mon homme qui aime mon odeur autant qu'il m'aime, ne vient me renifler les aisselles en société. Aucun des hommes que j'ai rencontrés ne s'est jamais montré hostile à mes jambes poilues ou à mon odeur de transpiration: au contraire, c'est assez apprécié, le toucher est doux et on ne court aucunement le risque de l'effet poil de chien (belle expression inventée par mon papa que j'avais surpris lors d'une de ses conversations avec un ami et qui m'avait traumatisée quand j'étais ado). Les seules personnes qui se sont permises de faire des remarques absolument blessantes étaient des femmes. Que ce soient des amies ou des mères, des connaissances, le truc le plus dégueu sort toujours de la propre bouche de mes camarades opprimées. Je me fiche que certains s'épilent pour faire joli. Si c'était uniquement décoratif, ce ne serait pas un problème. Le problème c'est la pression sociale intolérable : sans épilation, on me regarde comme un animal. Mes collègues d'atelier (je suis étudiante en art) qui répandent le féminisme Femen (sic...) à travers le monde, sont toujours maquillées avec une épilation précise. J'aimerais un jour arriver en short et en baskets avec mes poils à l'air. Je ne vais plus à la piscine, alors que j'adore nager. Rien que mes poils de bras - que j'aime bien !! - ont causé des millions de remarques désobligeantes, alors je n'ose pas imaginer les jambes. Quoi qu'il en soit, ce sont toujours des hommes, que ce soient mes amoureux ou des amis, qui m'ont soutenue dans ce genre de démarche. J'aimerais que les femmes se mettent à avoir moins peur. J'aimerais ne pas avoir peur qu'on m'insulte quand j'irai à la piscine.

51/71. Le témoignage de Nora, 19 ans, de l'Aquitaine

(reçu par courriel le 14 septembre 2013)

Je me suis penchée avec attention sur le travail que représente votre blog et dois vous avouer quelque chose : je l'ai lu grâce à une amie, et cela m'a ouvert les yeux ! Mon témoignage n'est pas très original, mais j'aimerais contribuer à votre entreprise.

Depuis ma puberté, je me rase/épile les jambes, les aisselles, et, copain oblige, le maillot. Je ne m'étais jamais posé la question du "pourquoi", ni du "et si ?". Simplement, j'avais 13 ans quand ma soeur m'a dit "Ah bah tu peux commencer à t'épiler, toi !".

Comme j'aime la bravade, et contredire les normes sociales du point de vue de l'esthétique, je me suis dit il y a 3 petits mois? "Si j'arrêtais ?" ; suite à la découverte de M.I.E.L. Le résultat ? J'assume carrément bien ma pilosité normale bien que 'j'triche un peu, je suis blonde ;-]

Je n'ai reçu de remarques désagréables que de la part de ma mère, et de ma soeur. C'est tout, et leurs arguments vides, je m'en brosse les aisselles avec le peigne de l'indifférence. Rien dans la rue, rien au travail, rien de la part de la gente masculine, rien à la piscine. J'avais peur, du fait de ma pilosité retrouvée, de ne pas pouvoir faire l'amour, car je pensais que cela repousserait l'autre. Que nenni ! Pas le moins du monde !

Aujourd'hui, je n'imagine absolument pas faire machine arrière, car à la fois tout a changé, mais rien n'a changé. Je perds moins de temps à la salle de bain, sans parler des dépenses liées à l'épilation, quel que soit le procédé. J'ai de la peine en regardant des jambes grossièrement rasées, âbimées, blessées parfois. J"ai l'impression d'avoir trouvé une manière d'être réèllement différente, j'aime bien jouer la borgne chez les aveugles, j'serais la reine après tout.

Je vous remercie de m'avoir permis de lâcher prise, et c'est avec fierté que j'arbore mes jolies aisselles ainsi que mes jambes toutes douces, notamment parce que vous avez raison : cette image doit devenir plus courante, habituelle afin de ne plus choquer.

52/72. Le témoignage de Fanny, 33 ans, du Centre

(reçu par courriel le 24 janvier 2014)

Je commence par le début du début.
Je n'ai jamais détesté mes poils. Je remarquais simplement que j'étais plus poilue que les autres fille/femmes. J'avais 15 ans, nous étions en 1995 et je croyais fermement que mes poils me venaient de mon père. Un jour, j'ai surpris ma mère à se raser les jambes. J'ai légèrement commencé à comprendre.
J'ai commencé à observer les autres filles et j'ai remarqué qu'elles faisaient sans doute pareil.
Alors un jour, je ne sais pas trop pourquoi, je me suis rasée les jambes. Alors que franchement, je n'ai jamais eu de problèmes avec mes poils, ni spécialement honte, ni aucun complexe. Alors qu'après ce premier rasage, par la suite, c'est devenu un complexe d'avoir le moindre poil...
Je me suis rasée également le pubis mais pour d'autres raisons, ayant subi des attouchements plus jeune, j'étais dans un refus de ma féminité, et les poils aux pubis étaient pour moi représentatifs de la féminité.
Il y a huit ans, celui qui allait devenir mon mari m'a demandée de laisser pousser les poils de mon pubis, car cela me faisait trop ressembler à une petite fille. J'ai été un peu réticente, mais je l'ai fait.
Aujourd'hui je dois dire que je ne me vois plus sans poils à cet endroit, ils font partie de ma féminité, de moi, et sans eux je ne me sentirais pas femme (il est évident que je suis passée d'un refus de ma féminité à une acceptation totale et que ce chemin va avec ma guérison. Pour moi le pubis n'était pas inclu dans ce phénomène de mode anti-poils).

Nous sommes actuellement en janvier 2014. La situation est la suivante : je me suis épilée les jambes pour noël, et je n'y ai pas touché depuis. Je vois bien que ça repousse mais j'ai la flemme.
L'été dernier j'ai laissé poussé mes poils sous les bras, je les ai assumés devant des inconnus, mais je les ai rasé pour une réunion de famille, par peur des regards. Cet hiver je laisse de nouveau pousser mes poils sous les bras et je désire que cela soit définitif. Je souhaite un jour éventuellement laisser les jambes poilues mais je bloque (peur des regards et jugements).

Janvier 2014, donc, American Appel affole les journalistes en présentant dans une vitrine des mannequins avec des poils pubiens. Je lis presque tous les articles (qui sont quasiment tous une traduction d'un seul article américain) mais aussi les commentaires. Je me rends compte que je vis dans une bulle. Les commentaires "beurk c'est moche", "dégueulasse", "pas propre", "pas hygiénique".
La notion d'hygiène revient souvent. Elle me scandalise.
De là je commence à chercher sur internet et je me retrouve à lire des choses horribles sur les poils. Des filles vierges viennent demander si elles doivent s'épiler intégralement pour leur première fois, des garçons cherchent des solutions pour convaincre leurs copine de s'épiler le pubis.

Après avoir lu tout ceci, je me mets à chercher l'autre côté : les femmes qui ont décidé de laisser pousser et qui le vivent bien. Je tombe sur différent sites, je vois des photos. J'avoue être choquée de voir des filles avec des poils sur les jambes. Je viens d'une génération qui a connu les poils sous les bras et les poils sur le pubis, mais pas sur les jambes. Je trouve cela peu esthétique, mais je me rends compte que c'est la société qui a voulu que je trouve cela peu esthétique.
Je lis des témoignages, et puis j'arrive sur ce site, M.I.E.L, et découvre des femmes heureuses et décomplexées, qui n'ont plus besoin de s'occuper de ça et qui le vivent bien.
J'ai également lu ce texte de Pierre Griffet http://pgriffet.voila.net/ (au passage texte très complet qui va sûrement me permettre d'appuyer ma décision lors des discussions en société).
A côté de ça, ma fille, qui a 5 ans, a déjà des poils sur les jambes (elle en est fière). Et je pense que la décision pour moi de cesser l'épilation des jambes a été prise très vite tout simplement parce que déjà à la base j'en ai marre. Parce que je sais depuis toujours que les poils sont naturels, et que j'aime beaucoup ceux de ma fille, je veux qu'elle en soit fière. Et je me dois de lui montrer l'exemple.

Ainsi, voilà la situation dans laquelle je suis aujourd'hui : vendredi dernier je me disais "il va encore falloir que je m'épile, je vais bientôt le faire", et aujourd'hui six jours plus tard j'ai envie de jeter mon épilateur et mes rasoirs et je suis pressée de retrouver mes poils. Presque pressée qu'ils poussent, car je me rends compte de tout ce que je leur ai fait subir, de tout ce temps qui a passé. Que je suis une femme, et non plus une petite fille, et que j'ai des poils, et que tout ceci est NORMAL.

53/73. Le témoignage d'Élodie, 26 ans, de l'Hérault

(reçu par courriel le 12 mars 2014)

J'ai des poils au bras depuis que j'ai 4 ans, et j'ai reçu beaucoup de réflexions de la part de mes camarades, notamment au temps de l'école primaire. Du genre "chimpanzé" ou encore "Portugaise" (au début je ne comprenais pas l'insulte, raciste qui plus est).

J'ai grandi en ayant honte de mes bras, et ai développé un sacré complexe de ce côté-là. Je portais toujours des manches longues si possible, y compris l'été. Cela ne m'a pourtant pas empêchée d'avoir des petits-copains. Une année, je les ai épilé pour la première fois de ma vie (et la dernière !). J'étais fascinée par mes bras tout lisses, tous ces grains de beauté qu'on voyait bien mieux, cette peau toute douce... et ce côté alien qui ne me plaisait pas du tout. Et puis ça repousse si vite, c'est bien plus moche que des poils déjà "installés" !

Après ça, j'ai passé un an en Chine. Ô malheur, un an parmi des Asiatiques, et donc des filles mais aussi des garçons quasi-imberbes. Au début, JAMAIS je ne montrais mes bras, j'en avais bien trop honte. Et puis peu à peu, j'ai réalisé qu'ils n'en avaient absolument rien à faire. J'étais déjà suffisamment différente par mon statut d'étrangère blanche et occidentale. Alors que j'ai des poils ou non, que je sois grosse ou mince, blonde ou brune, ne faisait aucune différence à leurs yeux. J'aurais pu marché en crabe en chantant que ça ne les aurait pas surpris. J'ai mis un moment à le comprendre, et leur regard n'a absolument pas changé quand j'ai découvert mes bras.

Depuis, malgré mon retour dans cette société anti-poils, j'assume mes bras. Quant à mes jambes, je les épile de moins en moins, et quand je sors en short ou en jupe avec mes poils de jambe en pleine repousse, les autres n'y jette même pas un œil (ou alors s'en fiche royalement).

Cela fait des années que je critique ces conventions sociales (à l'époque du lycée, je refusais de me maquiller en disant qu'on trouvait les garçons beaux sans maquillage, donc pourquoi pas les filles ?) auxquelles on se plie tous, y compris moi-même, et ça fait peu de temps que je m'assume autant (j'ai cela dit encore du chemin à faire). J'assume donc mes bras, et je ne m'épile que rarement les jambes (le regard des autres me gêne toujours un peu...). Quant à mon pubis, je ne me le suis jamais épilé car il fait ma féminité. J'ai toujours trouvé ça glauque de m'imaginer sans ces poils, ce serait comme offrir mon corps d'enfant, et non de femme.

Aujourd'hui, je suis en couple depuis plus d'un an. Mes poils, qu'ils soient aux bras, au pubis, aux jambes, ne changent rien à notre relation amoureuse. Il me trouve belle telle que je suis, alors qu'il a grandi dans notre société anti-poils et que, eh bien, il est asiatique. ;)

54/74. Le témoignage d'Émilie, de Suisse

(reçu par courriel le 17 mars 2014)

Merci et bravo pour votre site, pour votre travail et votre compilation de données, de faits, de témoignages.
Je suis une "survivante" de l'épilation.

Adolescente, j'avais complètement intégré la norme glabre imposée aux femmes. J'ai commencé à trouver mes poils de jambes moches et donc à les raser, et dès que mes premiers poils d'aisselles ont fait leur apparition, je les ai arrachés. J'ai vécu quelques années comme cela, m'épilant les jambes, les tétons et les aisselles en serrant les dents. Jamais à l'aise avec les amoureux, toujours une peur qu'un poil dépasse, se voie... Par bonheur, je trouvais le sexe glabre trop infantilisant et n'y ai jamais touché, je raccourcissais seulement aux ciseaux. Ma mère a fini par m'offrir l'épilation électrique des demi-jambes, j'ai passé des heures à avoir mal pour enlever définitivement mes poils aux mollets, pourtant pas bien visibles (je suis châtain clair). Je précise que je n'avais jamais vu de femme poilue aux aisselles ou aux jambes, et que c'était pour moi comme une horreur, le cliché de la femme laide, grosse, poilue, négligée...

Et puis des amies du Net m'ont parlé de l'arrêt de l'épilation. Très engagée en écologie (notamment cosmétique naturelle), le principe me plaisait... mais de là à arrêter de m'épiler ! Hors de question ! Et puis en me documentant sur le féminisme j'ai trouvé la page de Griffet. Je m'en souviens, c'était un soir tard, je suis restée toute la nuit à lire, lire sans pouvoir m'arrêter, comme fascinée, puis réfléchir sans cesse. Pendant des jours et des nuits, ça a tourné dans ma tête, je voyais le diktat de l'épilation, je comprenais cette pression sociale énorme infligée aux femmes. Le plus difficile a été de remettre en cause mes propres poils.
Mais j'y suis arrivée ! J'ai commencé par laisser pousser mes aisselles. Et ce fut un petit coup de foudre : au lieu d'une peau rouge, piquetée de points, de poils incarnés douloureux, j'avais une mini-forêt sous chaque bras ! C'était beau, je transpirais moins, mon odeur s'est modifiée, est devenue moins acide, plus animale, plus chaude... Mon copain de l'époque n'aimait pas trop mes poils, mais il s'est habitué. Il disait qu'on aime une personne pour bien d'autres raisons que ses poils et avait parfaitement raison !

Aujourd'hui j'ai de belles aisselles forestières que j'assume totalement. Je nage, je danse, je porte des débardeurs, je n'ai aucune honte de ces poils, ils sont même pour moi un symbole de ma liberté. J'ai parfois des regards et des remarques de la part d'inconnus, je m'en fous. Quand ce sont des amis qui réagissent négativement, je leur explique mes raisons calmement et ils comprennent et me fichent la paix. Les femmes ont tendance à avoir une lueur d'envie dans l'oeil, car ma liberté et mon amour de mon corps naturel sont évidents. J'ai des amants merveilleux qui m'ont connue avec mes poils et ne m'ont pas jugée une seconde là-dessus, on en a parlé ensemble, eux-mêmes sont naturellement poilus (et chevelus, et barbus !)... D'ailleurs, ce sont des hommes avec qui on peut aussi parler de menstruations ou de mooncup, décrire le plaisir, dire ce qu'on aime ou non au lit et ainsi rendre la sexualité plus ouverte, plus épanouie, plus confiante. Des hommes ouverts... Ils aiment aussi mon odeur naturelle (je ne mets jamais de déodorant, depuis que j'ai mes poils je n'en ai plus besoin).
Mon pubis est naturel lui aussi, parfois juste taillé aux ciseaux, mais c'est de plus en plus rare. Mes cuisses sont légèrement poilues, c'est tout doux ! Mes orteils ont des petits bouquets de poils fiers et bouclés. Ma seule tristesse va à mes demi-jambes, épilées définitivement comme je le disais plus haut, sur lesquelles je n'aurai plus jamais de poils... Ah, je tiens à souligner que je n'ai jamais touché à mes sourcils, ils ont une très belle courbe au naturel, épaisse et bien dessinée, je n'y toucherais pour rien au monde.

J'aimerais que les hommes et les femmes cessent de s'imposer une souffrance pour un but uniquement visuel (quid de l'utilité tactile des poils par exemple ?). Qui plus est, ce visuel glabre est une pure norme sociale, qu'on peut déconstruire, j'en suis une bonne preuve. J'aimerais qu'on puisse toutes et tous se sentir libres, bien dans nos corps, poilus et détendus. Et j'aimerais dire à toutes les femmes qui ont peur du jugement extérieur : oui, vous aurez des remarques. Mais la plupart du temps, elles viendront d'inconnus, vous pourrez donc vous en foutre royalement, et si elles viennent d'amis, hé bien cela servira peut-être à faire "du tri", notamment après que vous ayez expliqué gentiment et fermement vos raisons.
Tou.te.s à poils !!

55/75. Le témoignage de Camille, 21 ans , de Lille

(reçu par courriel le 30 mai 2014)

J'écris pour faire part de ma non compréhension envers l'épilation. Une pratique absurde. Petite, mes poils je les attendais avec impatience. Ça faisait grande. Alors quand on a commencé à parler d'épilation autours de moi, au collège, je n'ai déjà pas trop compris ni été emballée à l'idée d'ôter ce qui faisait de moi une "grande". Cependant comme mes amies dans les discussions associaient le fait de ne pas s'épiler comme "sale" et qu'il n'y avait que les gens non-désirables qui ne s'épilaient pas, je me suis vite mis à m'épiler, toujours sans grande conviction. J'ai continué au lycée. Pour les poils pubiens j'ai décidé de tout raser une fois, pour voir, car j'avais entendu que c'était de pratique courante. Avant cela ne me serait jamais venu à l'idée. Ce fut donc rasoir : il était juste hors de question de m'épiler ça aurait fait trop mal. Je l'ai fait une fois mais on ne m'y reprendra pas. Après quelques minute de dur labeur, je du constater que je me sentais comme un lion à qui on a coupé la crinière : honteuse et humiliée (ironie car par moi même). D'abord ça faisait petite fille et puis j'avais l'impression d'avoir subit une mutilation contre ma volonté (alors que c'est quand même moi qui ai pris le rasoir entre mes mains). Enfin bref, plus jamais.

Après mes entrées en études supérieures j'ai commencée à baigner dans un environnement plus propice à l'éveil de mon propre libre arbitre. Les publicités et les médias grand publics ont commencé à me paraître de plus en plus absurdes et malsains. Maintenant je ne les supporte plus. Je ne regarde pas la télé. Internet me suffit, je vais chercher moi même mes infos. Il faut qu'on arrête de nous faire manger ce genre de discours (on vous donne des ordres déguisés en conseils). Bref, j'ai commencé à laisser pousser. L'hiver c'est plus simple pour commencer. Ils avaient déjà une belle longueur, mais ce fut le bal de promo et j'ai cédé à la pression. Mais cette dernière épilation a été encore plus marquante : si avant je m'épilais mécaniquement, là j'en était consciente et je savais que cela ne me plaisait pas. Je les aimais bien, je m'aimais bien avec. Je me trouvais même mieux.

Là ça suffit. Je laisse pousser et j'ai hâte de pouvoir me mettre en short cet été !

Adieux rasoirs et épilateurs !

Pour ce qui est de la relation de couple, je pense que si mes poils sont une barrière à la personne avec qui je suis, c'est qu'elle n'est pas pour moi. Les poils ne sont pas sales, et ce n'est pas repoussant. C'est normal, naturel.

Petite parenthèse : étant lesbienne, j'ai été affolée en me rendant compte que quasiment tous les médias lesbiens que j'ai pu lire prônent l'épilation quasi totale ! Pourtant ce genre de média est censé être détaché et "libre".

56/77. Le témoignage d'Edith, 49 ans, des Pays de Loire

(reçu par courriel le 29 novembre 2014)

Sous couvert de démocratie, nous vivons dans un système totalitaire qui exige des femmes mais des hommes également de présenter une image lisse et conforme et à consommer. Il en est de l'épilation comme du reste. Gare à ceux et celles qui ne se conforment pas ! Ne pas se maquiller, ne pas s'épiler, cela ne devrait avoir aucune importance, la liberté de chacun. Et pourtant ! Pourquoi tant de rejet voire de dégout à propos d'un détail aussi dérisoire. La société et les femmes surtout veulent s'immicer dans nos petites culottes et savoir ce qui s'y passe. Ainsi, beaucoup de témoignages signalent que c'est leur mère qui leur font des remarques si elles ne sont pas épilées. Car ce sont les mères qui formatent les petites filles à devenir de jolies petites princesses, de jolis petits objets à l'usage des hommes. Une petite princesse n'a pas de poil, ne rote pas, ne pète pas... Sinon, elle est crade ! Les hommes s'y mettent aussi ! La télévision colporte ces valeurs là ! C'est un gros chiffre d'affaire, ça rapporte ! Et pendant que l'on s'occupe de ces détails, vestimentaires et autres, on ne pense pas ! Il est effectivement difficile de ne pas se mouler dans ces codes sociaux sans se faire injurier, mépriser ou rejeter.
Bientôt, il n'y aura plus besoin de milice ni de police. Les bons citoyens, bien pensants, propres sur eux et lisses se chargeront de faire rentrer dans le rang les recalcitrants. C'est "le meilleur des mondes" d'Aldous Huxley.

Merci pour votre blog et les témoignages intelligents qu'il présente.

57/78. Le témoignage de Mélody, 16 ans, de Bourgogne

(reçu par courriel le 03 février 2015)

Comme vous l’aurez sans doute compris : je ne me rase pas/épile pas ! Et je me rends compte qu’autour de moi, c’est un fait rare (notamment dans les vestiaires du lycée, en sport).

Je me rappelle que je ne me suis rasée les jambes qu’une seule fois ! J’avais environ 14 ans à l’époque, et je l’ai fait après que ma mère m’ait répété une énième fois : “Tu es poilue des jambes, tu devrais te raser, tu es une fille quand même.”
Ce fut ma première et dernière fois : la repousse a été affreuse et désagréable. Ayant déjà de base une peau sensible, le rasage n’a fait qu’empirer les choses, j’ai eu des boutons et des petites plaques rouges...
Maintenant ça va mieux et je suis soulagée : mes jambes ne piquent pas !

Viennent ensuite les aisselles... Ah ces fameux poils en dessous des bras qui font beaucoup parler d’eux et de leur supposé saleté. La première fois qu’ils furent rasés, ce fut par la compagne de mon père qui avait ainsi décider de me le faire, “pour me montrer”, parce que je cite : “Tu es en âge de te raser, tu es une fille.”
Toujours le même argument : “Tu es une fille.” Donc parce que je possède tout ce qui fait de moi une fille, je dois me raser ? Mais n’est-ce pas là une preuve que je suis avant tout une personne, que j’existe ? N’est-ce donc pas plus important qu’une malheureuse histoire de sexe ?
Ensuite, il y a cette histoire de saleté par rapport aux poils. En quoi est-ce sale, tant qu’on se lave ? Ils sont tout aussi propre que moi. Est-ce que je sens mauvais ? Je ne pense pas, et l’on m’a dit nombre de fois que je sentais bon. Pas de parfum, pas de déo, rien. Naturelle.

Et puis, parfois je me dis : “Si un garçon serait capable de me repousser juste pour mes poils, qui font totalement parti de moi, de ce que je suis... C’est qu’il ne m’aime pas réellement.”

Je ne me rase pas. Nulle part. Tous mes poils sont là. Je ne m’épile pas les sourcils non plus. Je ne me maquille pas. La seule chose que je m’applique est de la crème (j’ai une peau très sèche et sensible qui demande pas mal d’attention, surtout en hiver). Cela me suffit. Et je me sens bien. Très bien. Peut-être même que je me sens mieux que certaines filles des vestiaires du lycée qui, elles, se rasent (perte de temps et d’argent affreuse !).

Ma conclusion serait : Je suis une jeune fille, femme en devenir, et je ne me rase pas. Je ne veux pas le faire, et pourquoi le ferais-je ? Pour ressembler aux femmes des magazines ? Non merci. Pour rentrer dans le moule comme on dit ? Je suis bien à ma place. Et puis, la norme... Qu’est-ce que c’est ? Existe-t-elle réellement ? Qui sait. Dans tous les cas, je garde mon corps en entier, et je me fiche que ça déplaise à quelques ignorant(e)s.

Merci pour ce site, qui me prouve que non je ne suis pas seule, que je ne suis pas “bizarre”... J’aimerais voir d’autres témoignages de jeunes filles tout aussi “jeunes” que moi. Histoire de me dire qu’on est pas toute formatées à cette image standard de la beauté.

58/79. Le témoignage d'Emma, 23 ans, du Centre

(reçu par courriel le 6 juin 2015)

Le poil, ça a été une torture dès le collège "quoi tu t'épiles pas?". Alors quand on est en construction de soi même, on a du mal à lutter contre cette pression sociale.
J'ai toujours détesté ça : cire froide, chaude, épilateur. Tout me faisait pleurer de douleur.
Depuis récemment, j'ai lu de plus en plus de témoignages qui confirmait ce que j'ai toujours redouté, ben oui, le poil est utile. Sinon ça ferait belle lurette que l'évolution l'aurait supprimé. Il contrôle votre température, aide à l'évacuation de la transpiration (donc moins de prolifération de bactérie) ect. Qui est l'andouille qui a décrété qu'une femme doit être glabre des pieds à la tête ?

C'est mon ami (avec qui je suis depuis mes 18 ans) qui m'a encouragé à arrêter. Si si je vous jure! Quand il se rendait compte de la torture pour le peu de joie que ça m'apportait, il m'a avoué que, lui, les poils, il s'en fichait. Non ce n'est pas sale.

Donc j'ai arrêté. Je ne le faisais déjà que pour sortir en public (donc de façon peu fréquente). Mais là Hop, on essaie d'assumer. Et là, c'est le drame. C'est ma propre famille qui me rejette à cause de ça. A commencer par ma propre mère, éduquée dans l'idée que c'est acte obligatoire, à faire pour soi. Donc si c'est à faire pour soi, j'ai le droit de ne pas le faire?
Le regard des passant qui ont les yeux exorbités à la vue de mes jambes, c'est insupportable. Je suis victime. Je cache mon naturel sous des leggins même en plein été (comme hier, début de la canicule d'été).

l'Hiver est mon ami. Et mon ami est le soutient sans qui je m'épilerais.

J'espère vraiment que les gens cesseront cette chasse futile.

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Les témoignages des hommes sur le poil féminin sont dans cette page.
Voir aussi sur notre forum : une compilation d'autres témoignages. Et aussi une série de témoignages détaillés sur le site "La norme du glabre".
D'autres témoignages, concernant cette fois l'épilation des hommes sont dans cette page.

(Les passages en gras dans les témoignages sont soulignés par nous.)

Vers l'été sans épilation


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