Élements pour un cours d'éducation sexuelle

à adapter pour les enfants, les adolescents et... les adultes

"L'absence d'éducation sexuelle est une forme sournoise et forte d'éducation à l'absence de sexualité"
Roger Dadoun, dans Cent fleurs pour W.Reich § éducation sexuelle.

Image du film Une affaire de coeur / La Tragédie d'une employée des P.T.T. de Dusan Makavejev, 1967
Image du film Une affaire de coeur / La Tragédie d'une employée des P.T.T. de Dusan Makavejev, 1967

Préambule

Le présent document est un plan détaillé, à développer et à adapter par le formateur en fonction du temps disponible et de l'age des participants.
Ce cours est naturellement perfectible et se devra d'être complété. On doit considérer qu'il s'agit d'un atelier plutôt qu'un cours au sens traditionnel du terme. La participation active des jeunes est essentielle. Il devrait être complété par de l'éveil à la sensualité.

Se démarquant des approches mécanistes ou mystiques de la sexualité, notre proposition tend à se rapprocher d'une éducation à l'autorégulation. Voir à ce sujet l'article de Roger Dadoun dans Cent fleurs pour Wilhelm Reich. Voir également la définition de l'économie sexuelle selon Wilhelm Reich.

Ce que vous ne trouverez pas dans ce cours :

Ces sujets sont en général traités dans le cadre scolaire (quoique très succinctement, voir nos F.A.Q.).
Nous vous renvoyons à d'autres sources de documentation en ligne : voir les références au bas de cette page.

Sommaire

  1. Introduction
  2. réponses aux questions et bases
  3. l'être humain : corps - intellect - inconscient
  4. le corps et la sexualité dans la société
    1. La répression de la sexualité, des émotions, de la spontanéité
    2. Le corps marchandise
    3. Sexe et genre : patriarcat et sexisme
    4. Eléments de légalité
    5. La liberté sexuelle : repères historiques
  5. des clés pour réussir la relation
    1. Soi et l'autre
    2. Eléments pratiques
    3. La première fois
  6. exercices relationnels
  7. bibliographie (érotisme + documentation)

Introduction

Le cadre est très important pour libérer la parole et les émotions. Il est indispensable - pour les interventions en milieu scolaire - que les jeunes se sentent dans un cadre différent de celui de la "classe".

Afin que la parole des jeunes soit libre, aucun adulte, encore moins ceux qui ont une relation avec eux (enseignants, parents...), ne doit assister au cours en même temps qu'eux*.

En introduction, il est souhaitable de faire prendre conscience aux jeunes de la façon dont leur corps est emprisonné toute la journée dans le carcan constitué de la chaise et de la table de la classe.
Libérer l'espace de tout meuble (ou, si possible, réaliser l'atelier en extérieur, sur une pelouse...)
On peut procéder à un exercice de prise de conscience du corps et des autres tel que marcher ensemble (sans chaussures) sans se cogner, en croisant le regard des autres.
Si possible s'asseoir par terre en cercle (montrer différentes façons confortables de s'asseoir). Cela permet d'éviter les attitudes stéréotypées et favorise l'ouverture, le contact avec ses propres émotions.
Ne pas prendre de notes pendant le cours (polycopié distribué à la fin).
Toute personne souhaitant prendre la parole doit pouvoir le faire (les garçons ont plus tendance à s'exprimer spontanément que les filles) et ne pas être interrompue. Pour assurer cela on peut avoir recours aux tours de paroles (la parole - matérialisée par un objet que l'on se passe (le "bâton de parole") est offerte à chacun, à tour de rôle, et celui qui parle ne peut être interrompu).

* D'autres approches sont envisageables quand il n'est pas possible d'organiser un tel atelier : notamment proposer un exposé d'information sexuelle pour les parents, en leur indiquant qu'ils peuvent venir accompagnés de leurs enfants. Dans ce cas toutefois les enfants ne prendront guère la parole.

1. Réponses aux questions et bases

Réponses aux questions

Les questions préalables peuvent avoir été posées par écrit (de façon anonyme) avant le cours.

Bases : les fonctions de la sexualité humaine

La sexualité existe de la naissance à la mort (sous différentes formes). Les stades du développement (oral, anal, génital). Au départ nous sommes tous bisexuels.
(Contrairement aux autres mammifères, les humains sont sexuellement actifs tout le temps. Même si chez la femme l'ovulation (cyclique) la rend plus réceptive. Ce pic de désir est supprimé chez les femmes qui prennent la pilule).

La sexualité permet bien sûr la reproduction, mais cette fonction ne concerne qu'une proportion infime des rapports sexuels au cours d'une vie humaine.
La sexualité est avant tout une forme de relation entre les individus, elle permet de partager du plaisir et elle peut par exemple servir à réguler les conflits (cf. l'exemple des singes bonobo).
Faire l'amour c'est échanger de l'énergie vitale. La fonction de l'orgasme : libérer l'énergie sexuelle.

C'est la fonction vitale par excellence. Elle est présente dans tous les aspects de notre vie : nous sommes des êtres sexués.
La sexualité bien vécue est une source de bonheur et de plaisir infinis. Elle est nécessaire à l'équilibre mental et physique.

Parmi les activités sexuelles, la masturbation (seul ou à plusieurs), a trop longtemps été culpabilisée. Elle est pourtant une activité naturelle et bénéfique. Lire le texte de Gérard Verroust 45 Kio, 7 pages.

Courbet - L'origine du monde
L'origine du monde, de Gustave Courbet

Les trois chapitres qui suivent (2, 3 et 4) s'adressent plutôt aux adolescents (et aux adultes). Les exercices relationnels (chapitres 4.1 et 5) peuvent être proposés aux enfants.

2. L'être humain : corps - intellect - inconscient

le monde, les autres (communiquer)
les émotions les sensations
la conscience le corps
l'inconscient

Tout est lié (psychosomatique). L'inconscient sous-tend le tout.
Émotions et sensations proviennent de l'interaction avec l'extérieur ou de l'intérieur (pensées, corps). Elles se gravent dans l'inconscient. Les émotions peuvent faire réagir directement le corps et les sensations sont aussi perçues par la conscience à travers le corps. L'inconscient façonne la conscience (idées, comportements, émotions) et le corps (physiologie, forme, souplesse, santé).

2.1. Cerveau gauche, cerveau droit

Cerveau gauche Cerveau droit
analyse les problèmes trouve les solutions
raisonnement, planification, logique, calcul...                    intuition (le "6ème sens"), créativité, improvisation, sensibilité
ex : les maths, la physique, l'histoire ex : dessin, musique
valorisé* par l'école
valorisé* par la société occidentale
très peu développé à l'école (voir les F.A.Q.)

Ce "modèle" n'est pas à prendre au pied de la lettre.

* En réalité cette valorisation n'est qu'apparente. Toute société oppressive est profondément anti-intellectuelle, et est mue par des forces irrationnelles et obscurantistes. L'anti-intellectualisme se transmet notamment par les media et via leur relai qu'est la cour de récréation.

2.2. Le corps

La sensualité (les 5 sens). Permet la communication non verbale.
Emmagasine raideurs et blocages (la cuirasse caractérielle) au fur et à mesure de la répression de la spontanéité.
Le corps est peu valorisé et peu développé à l'école. Attention lorsque dans le cours de gymnastique le corps est sollicité dans la contrainte : le forcer est contre-productif (cas également de certaines approches de la danse classique.) Il convient au contraire de respecter son corps.

2.3. L'inconscient

Ce qu'il y a de plus profond en nous. Contient tout ce que nous avons refoulé (les traumatismes, les interdits, la sexualité réprimée). Contient ce qui nous a été transmis à notre insu (l'inconscient collectif).
Cela est inscrit dans le corps.
Nous n'y avons pas accès directement. Il s'exprime de manière codée dans les rêves, par les lapsus, les "actes manqués".
L'inconscient est ce qui détermine nos comportements, notamment les comportements "irrationnels".

Exemples de manifestation de l'inconscient en liaison avec la répression de la sexualité : voir plu bas § 3.1. (le fantasme de viol, l'attrait de l'équitation, la phobie des souris et le vertige.)

2.4. Les émotions, les sensations, la communication

Cacher ses émotions est la pire des choses. Cela fausse toute communication et crée du refoulement.
Une communication franche et permanente est une des clés d'une relation réussie.
Être à l'écoute des autres plutôt que chercher à imposer ses idées ou vouloir diriger.

Titian - Andrians
Les Andrians, de Titien (cliquer pour agrandir)

3. Le corps et la sexualité dans la société

3.1. La répression de la sexualité, des émotions, de la spontanéité

La répression de la sexualité est généralisée dans notre société, bien qu'elle soit moins directe que celle subie par nos grands-parents. Elle est importante dans les milieux où la religion est présente (catéchisme, filles voilées...), elle est brutale à l'école. Mais elle prend aussi des formes plus subtiles (illusion d'être "sexuellement libérés", pornographie dominante qui formate les fantasmes et même l'apparence physique).
Les conséquences sur les individus sont : la pudeur, la soumission, le sentiment de culpabilité, les difficultés relationnelles, les troubles mentaux (névroses (phobies, hystérie) et psychoses), la violence, le mysticisme...

"La suppression de l'activité sexuelle des enfants et des adolescents est le mécanisme de base qui produit les structures caractérielles adaptées à l'asservissement politique, idéologique, économique [...] La répression de la sexualité naturelle chez l'enfant, particulièrement de la génitalité, rend l'enfant appréhensif, timide, obéissant, craintif devant l'autorité, ''gentil'', ''tranquille'' ; elle paralyse ses tendances rebelles, parce que la rébellion est associée avec l'angoisse ; elle provoque, en inhibant la curiosité sexuelle de l'enfant, un obscurcissement général de son sens critique et de ses facultés mentales." Wilhelm Reich.

L'attitude de la société en matière de répression sexuelle se juge par rapport à des éléments comme :
la contraception, l'avortement, l'homosexualité, la séparation nette entre hommes et femmes, la nudité, la sexualité infantile, la masturbation.
Il existe d'autres formes de société qui pratiquent peu la répression de la sexualité. On en rencontre chez les peuples indigènes, par exemple celle des Îles Trobriand (Océanie).

Voici ce que l'on peut voir dans un documentaire récent sur la population Jawara des Îles Andaman (Océan indien). Cette population a encore peu de contact avec les occidentaux ou les colons indiens. Dès qu'il prend pied sur la plage le réalisateur est entouré par une bande d'enfants nus et curieux. Ils s'approchent de lui et leur premier geste est de regarder ce qu'il a à l'intérieur de son short ! Ils ne peuvent concevoir que l'on puisse vouloir cacher son sexe...
Réf : Jawara, la rencontre interdite, film de Patrick Bernard, 2003.

A l'échelle sociale la répression de la sexualité permet l'exploitation de l'homme par l'homme (base de notre système de production) et est à l'origine des comportements fascistes. Voir "répression sexuelle, exploitation et fascisme".

En quoi consiste pratiquement la répression de la sexualité ?
(texte repris des F.A.Q.)

Ce terme recouvre toute forme de dévalorisation de la sexualité, qu'elle soit brutale (par exemple la menace adressée au petit enfant surpris en train de se masturber : « si tu recommence je vais te la couper !», ou l'injonction adressée à la petite fille : « fermes tes jambes !») ou plus subtile, se voilant derrière les termes de "modestie" ou de "pudeur".
Il en est de même pour toute valorisation de l'abstinence sexuelle ou de la virginité. Elle s'exerce entre autres par la pression mise à l'encontre des jeunes filles et femmes qui souhaite avoir une sexualité libre (ou même simplement porter une jupe) : elles se font traiter de "fille facile", "salope" ou "pute".
Elle peut s'exercer par le simple fait d'entretenir le mystère autour de l'activité sexuelle (sujet tabou ou réservé aux adultes, histoires d'enfant naissant dans des choux ou apporté par des cigognes, langage allusif...) ainsi que par la négation de la sexualité infantile.

Cette répression peut aussi prendre la forme d'une dévalorisation plus générale du corps, considéré comme "sale", "impur", "grossier", "honteux", par opposition avec un esprit, une "âme" jugés plus élevés. La sexualité se voit alors rabaissée à "la satisfaction d'instincts ou de besoins matériels grossiers".

C'est l'une des causes essentielle des névroses et de la peste émotionnelle, en particulier lorsqu'elle frappe les jeunes enfants.

"La sexualité est pleine de mensonges. Le corps essaye d'exprimer la vérité, mais il est généralement trop assommé de règles pour pouvoir être entendu. Nous nous mutilons avec des mensonges. La plupart des gens n'ont pas idée de ce qu'ils perdent, notre société place une valeur suprême dans le contrôle, dans le fait de cacher ce que l'on ressent. Elle se moque de la culture primitive et tire vanité de la répression des instincts et des pulsions naturels." Jim Morrison.

"Le dressage anti-plaisir commence à l'enfance, oeuvre des parents et des enseignants, Il s'appuie sur le système récompense-punition. [...] Au cours de notre enfance nos diverses pulsions cherchaient à se réaliser, nos émotions multiples à s'exprimer. Chaque fois qu'elles déplaisaient aux adultes, elles étaient réprimées. Par peur l'enfant a retenu ses désirs, rentré ses envies, étouffé ses joies, contenu ses colères, caché ses tristesses et ses peurs. Il a renoncé à agir ouvertement, à s'extérioriser, à demander. Dans son corps, s'accumulèrent des milliers d'impulsions bloquées, des milliers de gestes retenus. [...] Les frustrations, les inhibitions et les culpabilisations de l'enfance structurent et endolorissent notre corps pour le reste de nos jours." Docteur Leleu.

Exemples de manifestation de l'inconscient dénotant une répression de la sexualité :

  • Le fantasme d'être violée est courant chez les jeunes filles victimes d'une répression de la sexualité. En effet ce fantasme leur permettrait de jouir d'un acte sexuel sans en être responsable.
  • Par ailleurs la satisfaction qu'éprouvent de nombreuses jeunes filles à pratiquer l'équitation trouve sa source dans le fait qu'elles ont ainsi l'impression (inconsciente) de dompter leurs pulsions (la bête, prompte à s'emballer...)
  • La phobie des souris qu'ont certaines femmes (elles montent se réfugier sur une table ou une chaise et serrent les cuisses) peut s'expliquer ainsi : il s'agit d'un animal petit et rapide, susceptible de grimper entre leur jambes...("la petite bête qui monte... qui monte..."). Cette phobie dénote une peur inconsciente de la sexualité.
  • Le vertige dénote une peur de l'orgasme : peur de lâcher prise et de tomber inconscient dans "la petite mort".

La répression passe aussi par les contes de fées racontés aux enfants.
Les contes pour faire peur : la peur est un des plus efficace instrument de domination, elle entraîne la soumission. (Très utilisée au niveau social par les gouvernements autoritaires).

Exemples d'interprétation de contes :

  • la Belle au bois dormant : pour enseigner aux filles à attendre le "Prince charmant" (l'unique homme de leur vie), en dormant (comprendre : sans avoir de relations sexuelles). Préparation au mariage monogame et à la virginité avant mariage.
  • les Trois petits cochons : valorisation d'activités techniques (planification...) et de la vie bourgeoise (une maison solide, le travail) par rapport aux activités ludiques et artistiques et à la spontanéité, la joie de vivre. Ce conditionnement passe par la peur (le danger représenté par le loup).
  • le Petit chaperon rouge : enseigner aux petites filles à se méfier des pédophiles (le loup), mais aussi association de la sexualité avec le danger de mort. D'un autre point de vue on peut voir cette histoire comme une façon de faire passer de l'excitation sexuelle dans un contexte de répression sexuelle.

Voir aussi les concepts de la répression sexuelle à travers le vocabulaire.

3.2. Le corps marchandise

Dans notre société le corps est montré et utilisé dans le but de faire vendre des produits et d'uniformiser les individus (imposer une image du corps idéal).
Ce conditionnement passe par les magazines féminins ("santé-beauté-forme"), les top-modèles, la publicité.
Il a pour but la transformation du corps par le biais de produits et services. Cette transformation va dans le sens d'une aseptisation.
Exemples : l'épilation (attention : l'effet sur la pilosité est peu réversible !), la suppression des odeurs, les interventions chirurgicales, les régimes minceur.

Le corps n'est-il pas hyper valorisé par notre société ?
(texte repris des F.A.Q.)

De fait, dans notre société le corps est largement présent : la publicité abuse de corps dénudés (ils le sont rarement totalement toutefois ou alors dans une présentation désexualisée), la pornographie est largement répandue et banalisée, les magazines féminins - lien vers le site Acrimed - (et maintenant masculins) regorgent de recettes de "santé-beauté-forme" transformant le corps en objet de soins obsessionnels.

On perçoit aisément les points commun de toutes ces formes de représentations du corps. Tout d'abord le corps n'est généralement considéré que dans son apparence. Le corps est toujours utilisé dans un but marchand (investir de libido un bien de consommation, vendre des produits, des soins, des interventions chirurgicales parfaitement superflus). C'est un corps réifié, qu'il convient de rendre "parfait" y compris en le mutilant (chirurgie, prothèses...). Loin d'être valorisé, le corps n'est pas considéré comme acceptable tel qu'il est puisqu'il se doit d'être transformé (en toute bonne logique consumériste).
Voir à titre d'illustration le cas de l'épilation qui vise toutes les femmes de notre société, y compris les pré-adolescentes. Voir également publicité et marchandisation du corps.

Enfin la sexualité se trouve réduite par la pornographie à un acte mécanique "débarrassé" de tout désir.

Le corps, accepté tel qu'il est, dans une nudité non parée d'artifices et non esthétisée ou médicalisée, sexué et investi de désir, demeure un élément subversif.

"Trente années de bikinis n’ont pas effacé deux millénaires de culture judéo-chrétienne. Et cette débauche de chair n’est pas plus un signe de libération que l’accession au crédit. Elle est, au contraire, l’acte manqué par lequel nous essayons désespérément de reprendre contact avec ce corps que nous fuyons." Marie-Lise Labonté, psychothérapeute.

3.3. Sexe et genre : patriarcat et sexisme

Le sexe est biologique (mâle et femelle). Le genre renvoi aux rôles sociaux (homme et femme).
Un genre peut être dévalorisé par rapport à l'autre (c'est le sexisme (machisme)).
Un genre peut en dominer un autre : nous vivons sous le régime du patriarcat.

Exemples : inégalité d'accès aux postes de responsabilité, inégalité des salaires, inégalité face aux tâches ménagères... mais aussi obligation pour la femme d'être "séduisante" en toutes circonstances, de modifier son corps pour le rendre socialement acceptable (ex: l'épilation, qui participe de la domestication de la sexualité féminine), de ne pas mettre en avant son désir sexuel.

La distinction de genre est centrale dans les sociétés sexistes : l'ambiguïté (androgyne, queer) et les transgressions de cette distinction (trans-genres) sont mal tolérées.
Il en va de même pour les orientations sexuelles (homosexualité, bisexualité) qui ne correspondent pas à la norme sociale (l'hétérosexualité).

Il faut donc rester vigilant pour ne pas se laisser influencer par les normes imposées. Toute personne a le droit de vivre son identité et sa sexualité comme elle l'entend (tant ce que cela ne nuit pas à autrui).

Voir aussi les concepts du patriarcat à travers le vocabulaire.

3.4. Éléments de légalité

La "majorité sexuelle" correspond à l'âge à partir duquel un jeune peut avoir des relations sexuelles avec un adulte (un majeur) sans que celui-ci ne soit mis en prison.
En France la "majorité sexuelle" était de 21 ans. Elle est passée à 18 ans en 1974 et à 15 ans en 1982 (sauf si l'adulte est une personne ayant autorité sur l'enfant auquel cas elle reste à 18 ans.) Cf. articles 227-25, -26 et -27 du code pénal.

En France la contraception n'a été autorisée qu'avec la loi Neuwirth du 28 décembre 1967. Toutefois elle n'a été appliquée qu'à partir de 1972, voire 1974 pour la contraception orale (la pilule). L'avortement n'a quand a lui été autorisé qu'avec la loi Veil du 29 novembre 1974.
Ces avancées ont permis aux femmes d'acquérir l'indépendance sexuelle : de pouvoir gérer leur sexualité sans l'angoisse de la grossesse non désirée. Cette "libération" de la sexualité féminine a suscité de très violentes résistances de la part d'une société où le contrôle sur les femmes était central.
Ces avancées ont été conquises de haute lutte par les mouvements féministes (MLF notamment, en France). Elles sont constamment menacées par les groupes religieux intégristes : il est toujours indispensable aujourd'hui de militer activement pour les droits sexuels.

3.5. La liberté sexuelle : repères historiques

Le degré de liberté sexuelle est variable selon les sociétés, selon les époques et selon le genre (femme ou homme), l'age (enfant, adolescent, adulte), le statut social (dominant, dominé) ou le statut marital (marié, non marié, veuf...) des individus concernés.
Dans les sociétés humaines on peut trouver tous les degrés possibles, entre une liberté totale et une répression féroce.

Vulves et phallus paléolithiques

De manière générale, dans les sociétés patriarcales (la grande majorité des sociétés à l'heure actuelle) la sexualité des femmes est plus réprimée que celle des hommes. De manière générale, en ce qui concerne les religions monothéistes (judaïsme, christianisme et islam), plus la religion a de place dans la société, plus la sexualité est réprimée. On a pu également observer que les sociétés belliqueuses sont souvent celles qui répriment le plus la sexualité. Enfin les pouvoirs politiques autoritaires cherchent notamment à conforter leur emprise sur les populations par le biais de la répression ou du contrôle de la sexualité.

Ainsi dans ces contextes sociaux, les mouvements en faveur de la libération de la sexualité vont de pair avec les mouvements de libération des femmes, un rejet des interdits religieux et des pouvoirs autocratiques. L'histoire est jalonnée de ces luttes entre désir de libération (aspirations vitales) et répression puritaine, patriarcale et autoritaire ("ordre moral" hypocrite et morbide).

"L'extension des privilèges des femmes est le principe général de tous progrès sociaux."
"Le bonheur en amour, se proportionne à la liberté dont jouissent les femmes." Charles Fourier.

L'héritage du XIXème siècle

Dans l'histoire récente de l'Occident, la répression sexuelle fut particulièrement marquée au XIXème siècle (époque "victorienne", correspondant à l'avènement de la bourgeoisie et à l'apogée du colonialisme européen). De là un véritable révisionnisme en matière d'histoire de l'art qui a passé sous silence les productions érotiques jusqu'à la fin du XXème siècle : voir notre page censure de la culture.
Les premiers mouvements féministes se manifestent en 1830. Au début du XXème siècle, la mise en évidence par Freud (le fondateur de la psychanalyse) de la sexualité infantile fut une première avancée (Freud était considéré par beaucoup à son époque comme un "pornographe"). Toutefois la première libération de la sexualité n'eu lieu, de façon éphémère, que dans les années 1920, suite aux mouvements féministes issus de la première guerre mondiale. La répression repris le dessus dans les années 30 et 40 avec la montée des fascismes, réaction des classes dominantes aux mouvements d'émancipation populaires.

Mai 68, MLF, "peace and love"

Un nouveau mouvement de libération sexuelle eu lieu à la fin des années 60 (mai 68 en France), également accompagné par un puissant "mouvement de libération des femmes" (MLF) qui réussit à obtenir la diffusion des contraceptifs modernes (pilule notamment) puis la légalisation de l'avortement et enfin la criminalisation du viol, au terme d'années de luttes. La mise au point et la diffusion de moyens contraceptifs sûrs fut une grande avancée pour la libre sexualité des femmes, en les libérant de la peur de la grossesse non désirée.

Les féministes brûlaient leur soutien-gorge, symbole du carcan enfermant le corps de la femme (comme le corset au XIXème). Les films montrant explicitement la sexualité furent autorisés à la diffusion (en France en 1974) et eurent un succès foudroyant avant d'être rapidement écrasés par la loi "X" adoptée sous la pression des tenants de l'"ordre moral" puritain.

Cette extrait d'une bande dessinée très représentative des utopies de l'époque témoigne du changement des mentalités (la scène se déroule en l'An 01 après le changement radical de la société) :

Gébé, l'an 01 : musée des moeurs
Le Musée des moeurs, décembre 1971. Extrait de : Gébé, L'an 01, 1969-1974, L'association, Paris, 2000.

Dans de nombreux pays, les mouvements de la jeunesse furent avant tout marqués par la revendication d'une plus grande liberté sexuelle et menèrent à expérimenter d'autres formes de sexualité (et plus largement : de relations entre les gens et d'organisation collective), notamment dans les communautés où la notion de couple était abandonnée. Lire par exemple l'épisode de "Marcel l'ouvrier".

Sainte ou putain ?
"Il n'était pas rare dans ces années de trouver dans une communauté une fille qui avait fait voeux de ne jamais dire non. Donner de l'amour à tous ceux (et toutes celles) qui en avait envie ou besoin pouvait alors être vécu comme un sacerdoce : faire du bien à son prochain. Ceux qui échangeait de l'amour avec elle s'en trouvaient grandis, libérés.
Aujourd'hui une telle chose est impensable tellement le degré de violence a augmenté. Une fille qui s'offrirait à tous serait considérée comme la dernière des putains, et ceux qui la "baiseraient" n'en tireraient rien d'autre que la satisfaction imbécile d'avoir "tiré leur coup" sans payer." Anonyme.

La libération des moeurs - qui ne fut d'ailleurs jamais généralisée dans la société - parvint à peine à ébranler "le vieux monde" : pas facile de se libérer en quelques mois des blocages d'une éducation et de l'héritage de plusieurs siècles de répression !
Lire aussi notre page sur l'esprit de 68 et voir le film de Louis Malle Milou en mai.

Aujourd'hui

Tandis que l'espoir de renouveau politique s'estompait, les valeurs traditionnelles en matière de moeurs (couple, famille, monogamie, négation de la sexualité infantile...) revinrent progressivement, accélérées par la survenue de l'épidémie de Sida qui réintroduit la peur dans les rapports sexuels. Dans le même temps le capitalisme a récupéré les signes de la pseudo "libération sexuelle" en en faisant commerce (exemple : la pornographie dominante). Tandis que l'école ne l'admis jamais.

Et les avancées féministes furent battuent en brèche par la marchandisation du corps de la femme. Conduite à se maquiller quotidiennement, à s'arracher les poils du corps, à souffrir dans des escarpins, la femme d'aujourd'hui est à nouveau tenue d'être un objet sexuel - ou à l'inverse d'être asexuée (port du voile) -, tout en essuyant insultes et agression si elle tente de vivre librement sa sexualité (être un sujet sexuel). Le vieux clivage "Maman ou putain" reste bien vivant.
On voit même resurgir la valorisation de la virginité et de l'abstinence, tandis que les seins nus disparaissent des plages.

Même si la misère sexuelle reste très répandue, la répression contemporaine, plus subtile qu'auparavant, repose sur l'illusion de la liberté. Il est même de bon ton de s'affirmer "libéré(e)". Pour autant enchainer les partenaires sexuels - ou "baiser comme dans les films pornos" - n'est pas une preuve de liberté sexuelle. Celle-ci suppose préalablement l'abandon de toutes les valeurs puritaines et patriarcales - à la fois d'un point de vue idéologique mais aussi au plus profond de soi -, et la réappropriation de son corps.
Comment imaginer un instant que les adultes soient libérés alors que la sexualité des enfants est réprimée ? La sexualité, ça se développe !

Enfin les quelques avancées auxquelles il a été fait allusion sont loin d'être conquises dans bien des pays au monde où se perpétuent encore parfois les "crimes d'honneur" et les mutilations sexuelles (excision).

Lire aussi la révolution sexuelle n'a-t-elle pas déjà eu lieu ?

La liberté reste à conquérir, et encore faut-il alors pouvoir s'en servir. Alors seulement l'épanouissement sexuel de tous devient possible. Cela suppose une transformation radicale de la société.

4. Des clés pour réussir la relation

4.1. Soi et l'autre

Crumb comics(cliquer pour agrandir)

Lâcher-prise
A l'opposé de l'attitude qui consiste à vouloir tout contrôler. Lâcher le mental (les idées qui tournent en rond dans la tête) et laisser les émotions s'exprimer. Il n'y a pas d'orgasme possible sans lâcher-prise !
Exercice : laisser tomber les épaules, le menton (la machoire), laisser tomber les yeux dans les orbites.

Dire le non-dit
Dire qui est d'habitude considéré comme implicite car on ne peut jamais savoir ce que pense et ressent l'autre.
Dire ce que l'on ressent. Dire ce dont on a envie ou pas. Savoir dire oui et dire non, franchement sans ambiguïté et sans agressivité. Parler avant et après un rapport sexuel. Dire aussi bien ce qui est bien que ce qui ne l'est pas.
En contrepartie être à l'écoute de l'autre pour pouvoir s'adapter. (Le dire passe aussi par la communication non-verbale).
Exercice : masser la nuque et le dos d'un partenaire en se tenant derrière lui, donc sans voir l'expression de son visage. Celui qui est massé doit dire si ce qu'il ressent est agréable ou pas et demander ce dont il a envie. Celui qui masse doit être à l'écoute et si besoin solliciter l'avis du massé.

Le désir réciproque
Tout ce qui est fait avec un désir réciproque est bien. Être à l'écoute pour savoir si l'autre est bien toujours en état de désir par rapport à ce qui est proposé. Il n'y a pas de plaisir lorsque le désir n'est pas partagé (ex : avec une prostituée.)

En cas de difficulté : s'exprimer à la première personne
Dire "je..." (exprimer son ressenti) au lieu de "tu..." (mettre en accusation)
Exemple : dire "je suis énervé par ton comportement" au lieu de "tu es un emmerdeur".

Découvrir son propre corps et celui du partenaire
Prendre son temps et ne pas hésiter à "explorer". Le massage réciproque peut être une bonne façon de se découvrir.
Idée : organiser un atelier de massage pour enfants (les enfants se massent entre eux).

Habiter son propre corps
Être présent à soi-même est une condition nécessaire pour pouvoir échanger quoi que ce soit avec l'autre. A l'inverse de l'attitude consistant à se projeter en dehors (convoitise, jugement, intrusion...)
Si on est vide à l'intérieur (absent de son propre corps), on ne peut rien donner et l'approche de l'autre sera vécue comme une intrusion.
Il est important de respecter ses propres limites.

Crumb - Fritz the cat
(cliquer pour agrandir)

Fritz: "Tout ce que je veux c'est... c'est..."
Vie et mort de Fritz le chat, par Crumb

Appréhender les autres globalement
A l'opposé de voir chaque petit défaut et se focaliser dessus : ainsi on trouve toujours un prétexte pour ne pas engager une relation. Chaque personne est un tout. Éviter d'être dans le jugement.

S'aimer soi-même (et se respecter)
C'est une condition préalable pour pouvoir aimer quelqu'un d'autre.
Nous sommes tous beaux, intelligents, sensibles, vivants...
Exercice : "je suis beau", "tu es beau"... à pratiquer deux par deux ou tous pour un (tunnel de paroles, tunnel de caresses).

"La vie est ce que vous pensez qu'elle est. Elle peut être douce ou amère selon ce que vous êtes." in Quatre cheminée, film de Heinosuké Gosho.

4.2. Éléments pratiques

La balançoire, Grèce antique
La balançoire, Grèce antique

Hygiène corporelle et précautions sanitaires
Les odeurs corporelles (d'un corps propre) sont naturelles et participent à la naissance du désir. Toutefois ne pas hésiter à dire si l'on est incommodé par l'odeur de l'autre (par son parfum)... avec tact ! Idée : prendre une douche ensemble.
L'usage du préservatif est indispensable au début d'une relation ou lors d'une relation épisodique (en avoir toujours deux sur soi (on peut rater la pose.))

Disposer d'un lieu intime pour se retrouver
Idéalement avoir son propre logement dès que possible. Sinon avoir une chambre individuelle, dans laquelle les parents ne doivent jamais entrer (à moins d'y être invité).

Effets des drogues sur l'activité sexuelle
Certaines personnes peuvent vouloir expérimenter le sexe dans un état de conscience modifié (un "trip") : il convient dans ce cas de bien connaître et maîtriser les substances utilisées.
Alcool : une très petite quantité d'alcool  peut désinhiber les timides. Toutefois l'alcool inhibe le désir et le plaisir. L'érection est amoindrie, l'alcool a un effet anesthésiant qui contrecarre les sensations.
Cannabis : effet également désinhibant à faible dose. Mais, s'il augmente les sensations tactiles et prolonge l'orgasme, le cannabis a également des effets négatifs sur l'activité sexuelle : orgasme plus long à venir voire difficile à obtenir, effet sédatif, difficulté de concentration. AVERTISSEMENT : les variétés de cannabis disponibles actuellement, fruit d'une sélection génétique (entraînée par l'illégalité) sont devenues potentiellement dangereuses : en cas de consommation régulière, elles entraînent dépendance et accoutumance et, chez les personnes fragiles, peuvent produire des effets psychotisants (perte du sens de la réalité).

4.3. La première fois

La défloration
L'hymen est conformé de façon très variable selon les individus. Pour certaines la défloration sera insensible et n'entraînera même pas d'hémorragie, pour d'autres cela pourra poser quelques difficultés (une défloration manuelle est toujours possible).

Les attentes irréalistes
La plupart des jeunes filles vivent une forte déception lors de leur premier rapport sexuel. En effet les rêves irréalistes de "prince charmant" (formatage de l'imaginaire) leur font attendre une révélation, une transformation "magique". Dans les faits il est rare qu'une jeune fille expérimente l'orgasme lors de son premier rapport. Ceci peut-être lié à l'appréhension et à l'inexpérience du partenaire (avant 15 ans - ou 18 selon les cas - avoir une relation avec un adulte est interdit par la loi...).
Le premier rapport sexuel a peu de chance d'être totalement satisfaisant, que ce soit pour un garçon ou pour une fille. Le plaisir cela se prépare et cela s'apprend.

Préparation et apprentissage
La préparation cela consiste tout d'abord à avoir une représentation mentale de son sexe. Ceci pose problème à nombre de jeunes filles en raison justement de la déficience de l'éducation sexuelle dans notre société. L'absence d'une représentation du clitoris et du vagin peut induire une absence de sensation.
Le vagin est une zone qui n'a pu être stimulée (sauf par certaines pratiques masturbatoires) avant le premier rapport, il y aura donc un apprentissage de la sensation, qui se fera au fil des rapports sexuels. Le rapport sexuel en lui-même fait l'objet d'un apprentissage (initiation), la variété et l'expérience des partenaires y contribue.
La masturbation peut également être utilisée pour faire découvrir à l'autre son corps et la façon de se donner du plaisir.

Le mythe du Prince Charmant

Il n'est pas rare d'entendre une jeune adolescente dire que, si elle est prête à flirter avec les garçons, elle n'envisage toutefois sa première relation sexuelle que lorsqu'elle sera vraiment amoureuse.
C'est là une forme atténuée du mythe du Prince Charmant. Ce mythe enseigne aux jeunes filles l'abstinence sexuelle avant le mariage.

Si une jeune fille contemporaine est trop influencée par cette idée (ce qui dénote en fait une peur de la sexualité), elle risque d'attendre et de refuser les occasions favorables qui s'offrent à elle pour expérimenter la sexualité. Puis lorsqu'elle aura dépassé vingt ans et qu'elle s'apercevra que toutes ses copines ont déjà une vie sexuelle, elle risque alors de "baliser" et elle se donnera au premier venu. Première expérience qui risque alors d'être mal vécue voire traumatisante.
C'est pourquoi il est important de se défaire de la croyance au Prince Charmant et d'aborder la sexualité de façon ouverte, en choississant des partenaires vers lequels on est attiré et en qui ont a confiance, sans nécessairement que se soit le grand Amour.

A noter : le mythe est entretenu par les poupées Barbie® : il suffit pour s'en rendre compte de faire un tour au rayon jouet d'un grand magasin. Rappelons au passage que ces poupées sont fabriquées dans les pays du Tiers-monde, souvent par des jeunes filles, dans des conditions de travail qui n'ont rien d'éthique.

5. Exercices relationnels complémentaires

Outre les exercices déjà proposés au cours de l'exposé, on peut par exemple :

Pour les adultes, l'éducation à la sensualité et à l'art de la  relation sexuelle peut passer par la pratique du Tantra (forme de Yoga centrée sur l'énergie sexuelle.)

6. Bibliographie

6.1. Erotisme

Quelques lectures érotiques :

Lectures érotiques (ou érotico-philosophiques) classiques :

Le cantique des cantiques
Les mille et une nuits
Chaucer, les contes de Canterbury
Boccace, le Décaméron
La Fontaine, contes
Sade, la philosophie dans le boudoir, 1795
Alfred de Musset, Gamiani

Poèsie contemporaine : Carlos Drummond de Andrade, O amor natural

Nymphes, de Bouguereau
Nymphes, de Bouguereau

Quelques films érotiques :

Fuses, court-métrage de Carolee Schneemann (U.S.A., 1967)
Tentative expérimentale de mise en image de l'expérience sexuelle. Téléchargeable sur UbuWeb (libre de droits).
Eyetoon, court-métrage de Jerry Abrams (U.S.A., 1968)
Images psychédéliques : la montée du désir.
Le Décaméron, film de Pier Paolo Pasolini (Italie, 1971)
Adaptation de quelques contes érotiques de Boccace.
Les Mille et une nuits, film de Pier Paolo Pasolini (Italie, 1974)
Adaptation de quelques contes érotiques des Milles et une nuits.
Rêves humides, film collectif de Dusan Makavejev, Nicholas Ray ... (Pays-Bas, 1974)
Plusieurs histoires courtes et joussives...
Du sang pour Dracula, film de Paul Morrissey (Italie, 1974)
Notre préféré ! Exsangue, le comte Dracula (Udo Kier), a un besoin urgent de la seule nourriture qu'il peut ingérer : du sang de vierge. Il débarque dans une famille aisée ayant trois filles à marier. Mais c'est sans compter sur le jardinier (Joe Dalessandro).
La Bête, film de Walerian Borowczyk (France, 1975)
Séjournant dans une ferme, une jeune femme excitée et inassouvie rêve qu'elle est poursuivie par une bête monstrueuse et en rut... Par le maître de l'érotisme baroque des années 70.
L'Empire des sens, film de Nagisa Oshima (France-Japon, 1975, classé X)
Adapté de l'histoire de ce crime fameux d'une prostituée qui étrangla son amant et trancha son sexe. Oshima en fait une quête jamais assouvie de l'extase.
Derrière la porte verte, film de Artie & James Mitchell (U.S.A., 1975, classé X)
Une femme est préparée pour un rituel sexuel...
Anthologie du plaisir, film de Alex De Renzy (U.S.A., 1970)
Extrait de films érotiques et pornographiques, des débuts du cinéma aux années 70. Parodies de films burlesques, dessin animé, nudies...
Il existe un certain nombres d'autres anthologies de film anciens - notamment : Polissons et galipettes, film de Michel Reilhac (France, 2002).
Ultravixens, film de Russ Meyer (U.S.A., 1979)
Le dernier film de Russ Meyer après une décennie et demi de productions à la gloire de l'exubérance mammaire. Meyer met en scène un panthéisme sexuel où chaque image (en dehors même des scènes de sexe), chaque mot, chaque son refère à la sexualité. Par leur démesure et leur force vitale ces films dynamitent l'Amérique profonde et sont un parfait exemple d'une culture populaire et subversive sans une once d'intellectualisme ni de vulgarité.
Une robe d'été, court-métrage de François Ozon (France, 1996)
Rencontre sur une plage déserte.

Avertissement concernant les films pornographiques : outre la nullité absolue de la très grande majorité de ces films, il faut garder à l'esprit qu'ils présentent une vision totalement irréaliste de la sexualité : penser apprendre quoi que ce soit sur la sexualité en les regardant est une grave illusion.
Le déficit flagrant d'éducation sexuelle dans notre pays fait que bien souvent les jeunes n'ont d'autres sources d'information que ces films. Cela les conduit alors à adopter des comportements inadaptés face à leur partenaire. Lire notre analyse de la pornographie.

De manière plus générale, les images pornographiques, si elles peuvent stimuler, ne peuvent pas rendre compte de l'acte sexuel. En effet il est essentiellement constitué de sensations, d'émotions, de sentiments et de communication avec l'autre.

Lire aussi : l'art érotique, un danger pour l'ordre social de la domination.

Quelques sites internet :

La pornographie dominante a complètement envahi le Web. Nous avons néanmoins identifié quelques sites alternatifs qui ne manquent pas d'intérêt :

Le blog Des sens de Claire Ogie présentait une large collection d'illustrations érotiques d'époques et d'origines variées : complément indispensable de toute histoire de l'art. A la demande générale, certaines pages seront progressivement remises en ligne dans cette sous-rubrique de son nouveau blog : cheminfaisant.eklablog.com/des-sens-c470922 (mot de passe : reserveapublicmajeur).
Le site Paillardes propose un large répertoire de chansons paillardes.
Le site Poésie érotique fait de même pour la poésie.
Le site Hippie goddess présente des nus féminins naturels, ce qui tranche avec les images médiatiques dominantes du corps.
Le site Fuck for forest commercialise des films pornographiques alternatifs, tournés dans la nature, au profit de la sauvegarde des forêts primaires.

6.2. Documentation

Quelques essais essentiels :

(les références et une présentation de ces ouvrages sont dans notre bibliographie)

Reich Wilhelm, La révolution sexuelle, 1945
Reich Wilhelm, La fonction de l'orgasme, 1945
Mauco Georges, Éducation et sexualité, 1975

Nous n'avons pas encore trouvé d'ouvrage d'éducation sexuelle pour les enfants qui nous paraisse valable. Nous en critiquons quelques uns sur notre page consacrée aux livres pour enfants.

Quelques sites Internet :

Le cours d'éducation sexuelle en ligne du Mouvement Français pour le Planning Familial (MFPF) avec la possibilité de poser des questions en ligne.
Le site Multisexualités et Sida qui propose un annuaire très fourni de liens concernant la sexualité.
Concernant la prévention visitez Sida-info-service.

Lire le texte magistral de Michel Bonin : "Les Jeunes et le sexe" qui met en lumière les principaux tabous qui pèsent encore sur la sexualité (ignorance du clitoris, soit-disant "période de latence" à mettre en rapport avec la répression sexuelle à l'école primaire, masturbation des jeunes,...).
Voir aussi l'article "Le clitoris, ce cher inconnu" sur le site de l'En dehors.
Lire le dossier masturbation de Sexologie Magazine.

Vous trouverez d'autres liens concernant l'éducation sexuelle sur notre page de liens.

Pour approfondir voir aussi notre bibliographie et notre filmographie.


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