Une relecture de l'histoire et de la préhistoire

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Et si les hommes des temps préhistoriques étaient plus heureux et plus "intelligents" que nous ?

On nous a longtemps présenté "l'homme préhistorique" comme un être frustre et arrièré (comme d'ailleurs les "sauvages" contemporains). Et la "civilisation" comme commençant à partir de l'invention de l'agriculture (début de la période néolithique). L'histoire telle que nous la présente l'idéologie contemporaine (la pensée commune, qui s'enseigne dans les écoles) est pour l'essentiel assimilée à l'évolution des techniques (les "grandes inventions", les "grandes découvertes"). Les "âges" de l'humanité sont d'ailleurs décrits en référence à la technologie : "âge de pierre", "révolution agraire", "âge du fer", "âge du bronze", "révolution industrielle", "révolution informatique"...

L'espèce humaine actuelle (homo sapiens sapiens) est apparue il y a environ 100 000 ans. Les plus anciens témoignages d'une intense activité symbolique (l'art pariétal : les gravures et peintures rupestres) que l'on a jusqu'à présent retrouvés remontent à 35 000 ans environ.
Les recherches archéologiques sur ces vestiges du paléolithique supérieur ont progressivement ébranlés les préjugés et stéréotypes qui décrivent "l'homme des cavernes" comme un être arrièré et sans culture. En réalité ces hommes, membres de sociétés de chasseurs-cueilleurs, avaient une riche culture symbolique et une spiritualité probablement de type chamanique. L'établissement de ces stéréotypes (au XIXème et XXème siècles) a une fonction idéologique de valorisation du système capitaliste : cf. notre page consacrée au révisionnisme historique. L'intérêt très marqué des hommes de la préhistoire pour la sexualité a également été longtemps passé sous silence ou interprété en référence à la seule maternité. Cf. La sexualité des paléolithiques, lien vers hominides.com et Le sexe féminin au travers des siècles, lien vers le blog de Claire Ogie (mot de passe : reserveapublicmajeur).

Un point important à noter est que leur culture semble avoir peu évoluée pendant plusieurs dizaines de milliers d'années. De nombreux sites (abris, grottes, vallées...) témoignent du fait que des gravures de style proche y ont été ajoutés à des milliers d'années d'intervalles. Cette faible évolution rend d'autant plus plausible le fait que leur culture se soit maintenue dans certaines zones géographiques sous une forme proche de celle de l'époque paléolithique : ce serait celle des chasseurs-cueilleurs contemporains, qui font partie des peuples dits "indigènes". Il est a noter qu'il existe une importante similitude entre l'organisation sociale et la spiritualité des communautés de chasseurs-cueilleurs de Sibérie et celles des Amériques (cultures chamaniques) et même celles de l'Afrique animiste ou de l'Océanie. On peut en tout cas trouver des points communs entre les images produites au paléolitique et celles produites par certaines sociétés de chasseurs-cueilleurs actuelles (ex : les aborigènes d'Australie), ou encore en ce qui concerne les sépultures (ex : une sépulture vieille de 24 000 ans découverte en Russie contient des éléments proches de ceux des sépultures traditionnelles des peuples de Sibérie actuelle).
Or si pendant près de 35 000 ans cette culture symbolique et ce mode de vie n'ont que peu évolués c'est bien qu'ils convenait parfaitement aux humains. A partir de la mise en pratique de l'agriculture (qui commence au Moyen-Orient il y a environ 10 000 ans) s'enclenche un processus d'évolution technologique (appelé "progrès de l'humanité" dans l'idéologie dominante) qui s'accélère de façon exponentielle (parallèlement à la démographie) jusqu'à mener à la situation actuelle, qui peut être qualifiée de catastrophique, aussi bien sur le plan écologique (extinction massive des espèces vivantes, dévastation des milieux naturels, pollution généralisée de l'air, de l'eau, des sols), épuisement des ressources naturelles, réchauffement climatique...) que sur le plan sociétal (misère de masse, exploitation, esclavage, génocides et ethnocides...) et sur le plan culturel (processus de désymbolisation, ouvrant la voie au néo-fascisme). Est-ce vraiment "progresser" que d'en arriver là ? Pourtant l'idéologie dominante assimile le fait de ne pas évoluer à de l'arriération !
On est alors en droit de se demander si la culture préhistorique n'est pas en définitive la forme de culture la mieux adaptée à l'humanité (c'est la plus stable et la plus durable que l'humanité ait connue) alors que la période dite "historique" correspondrait à la dégénérescence de la culture humaine, menant l'humanité au chaos.

Interrogeons nous maintenant sur les connaissances des hommes préhistoriques et leur mode d'acquisition, en nous basant sur celles des chasseurs-cueilleurs actuels. Prenons l'exemple de la médication à base de plantes. Les peuples indigènes ont une connaissance extrêment approfondie des plantes que l'on trouve dans les zones qu'ils parcourent, ils en connaissent et en maîtrisent les usages alimentaires, médicinals ou pratiques. Comment ont-ils acquis ces connaissances ?
La démarche scientifique occidentale procède par analyse systématique et recherche des effets sur des cobayes. La démarche des chamanes est tout autre. Lorsque l'on interroge ceux-ci sur l'origine de leur connaissance, ils répondent : "c'est la plante qui me l'a dit." Comment comprendre cela ? On sait que les chamanes entrent en transe et voyagent par le "rêve" dans le monde des esprits (souvent à l'aide de plantes hallucinogènes dont justement l'usage est interdit par les "démocraties libérales"). Quelle forme de communication existe-t-il entre les plantes et nous ? "La plante me l'a dit" cela ne signifie-t-il pas simplement que la plante fait quelque chose au corps, qu'elle lui "parle" par exemple par le goût ou l'odeur ou d'autres processus encore inconnus de notre science balbutiante ? Les animaux, et en particulier les mammifères, ont la capaciter non seulement de savoir distinguer les plantes comestibles mais aussi celle de choisir des plantes pour se soigner. Et ce alors que leurs capacités de transmission de la connaissance entre individus sont relativement limitées. Si les mammifères non humains ont une capacité (sensibilité) instinctive qui leur permet de connaître les effets de certaines plantes, pourquoi ne l'aurions nous pas aussi ?
Cette sensibilité perceptive serait alors développée par les chasseurs-cueilleurs tandis que nous, hommes "civilisés", nous ne l'aurions pas développé, faute de stimulations. C'est en ce sens que l'on pourrait dire que les hommes des temps préhistoriques étaient plus intelligents que nous, c'est à dire moins aliénés.

Voir Hommes et dieux des cavernes - aux origines de l'art de Wolfgang Ebert, 2008 (lien vers Arte.tv)

Lire aussi sur notre site :

+ réf livre chamanisme
+ réf livre Sahlins, Marshall, Age de pierre, âge d'abondance.


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